Emeutes n Les habitants de Tala Allam, un quartier de la commune de Tizi Ouzou, se sont donné rendez-vous tôt ce samedi matin pour couper la route qui relie leur lotissement au chef-lieu de wilaya. Des buses abandonnées sur place et des branches d'arbres ont servi à barricader la chaussée sur laquelle des pneus ont été brûlés. Une épaisse fumée noire et une odeur acre imprégnaient l'air au moment de notre passage. Sur place, une foule nombreuse, composée de jeunes et d'adultes, s'est rassemblée pour crier son désarroi. 6 ans à attendre que les promesses des autorités locales se concrétisent... «Nous ne sommes pas des gens à problèmes, nous lance un jeune manifestant, c'est la première fois que nous descendons dans la rue pour manifester notre ras-le-bol car, apparemment, nos responsables ne comprennent que le langage de la rue.» Les revendications des protestataires sont notamment liées au piteux état de la route et au problème d'assainissement. Selon nos interlocuteurs, «cette route est dans cet état depuis l'indépendance, c'est une insulte aux 14 moudjahiddine de la localité. Le wali et le chef de daïra se sont déplacés deux fois et promis de prendre en charge nos doléances mais rien n'a été fait». Des travaux ont été entamés au début de l'été 2007 dans le cadre de l'amélioration urbaine et de la prise en charge du risque d'inondation, car la région reçoit toutes les eaux pluviales de Redjaouna qui surplombe Tala Allam. Lors des inondations du 1er novembre 2007, l'urgence de réaliser un ovoïde pour recevoir les eaux pluviales a été soulignée. Le projet a été lancé mais il avance à pas de tortue et pire, durant tout le mois d'août, période de congé du wali, les chantiers étaient à l'arrêt. Maintenant que les premières pluies sont déjà là, les habitants craignent qu'on leur dise d'attendre l'été prochain aussi demandent-ils l'engagement des travaux en urgence. «Qu'ils commencent samedi prochain, sinon nous couperons la route définitivement», disent- ils demandant le déplacement du wali pour constater de visu l'état des lieux. Outre La route en mauvais état et les trottoirs jonchés de sable et autres matériaux, obligeant les écoliers à marcher sur la chaussée, des eaux usées inondent cette dernière. Pour rejoindre l'école Belhocine-Hacène, les élèves sont obligés de patauger dans les eaux usées avec tout ce que cela comporte comme risques pour leur santé. «Nos enfants ont toujours des problèmes aux yeux», nous informe un manifestant. A l'intérieur du quartier la situation est désolante. Les routes à l'état de piste sont impraticables en temps de pluie. Les flaques d'eau se forment partout et côtoient les eaux usées qui se déversent dans tous les sens à cause d'un assainissement défectueux. La boue charriée par les eaux provenant de Redjaouna ne fait que compliquer la situation. Des amas de sable et de graviers ainsi que des buses destinées à des projets (routes, assainissement ...) sont abandonnés un peu partout dans le lotissement et ce, depuis 2 ans. «Ghardaïa 02» l Le stade réalisé il y a une année, à proximité du cimetière, représente un véritable danger pour ceux qui le fréquentent, car pour y accéder il faut impérativement traverser un rejet d'égout qui va jusqu'au cimetière. Outre ces nombreux problèmes, une partie du lotissement ne dispose pas d'électricité. Pourtant, une niche a été réalisée pour un nouveau transformateur mais le projet ayant été abandonné la structure est devenue une beuverie. Les manifestants qui ont surnommé leur quartier «Ghardaïa 02» demandent la prise en charge de tous ces problèmes dans les meilleurs délais.