Les sommes faramineuses injectées dans les travaux d'aménagement urbain et dans le programme «spécial intempéries» ne sont finalement que de l'argent jeté par la fenêtre. En effet, les travaux effectués sont de mauvaise qualité et les pluies de ce samedi étaient là pour donner raison aux différents comités de villages qui ont dénoncé les travaux bâclés et mal réalisés. Après les pluies, la ville de Tizi Ouzou était complètement inondée. L'eau recouvrait presque tous les trottoirs et la chaussée et la circulation, notamment des piétons, était très difficile. Impossible de faire un mètre sans être obligé de patauger dans une mare d'eau. Nous nous sommes déplacés vers l'axe polyvalent que nous avons longé de l'arrêt des fourgons de Boukhalfa jusqu'à Tala Allam. Un tronçon qui a été pris en charge durant l'été dans le cadre du programme d'amélioration urbaine. Le constat est désolant la chaussée et les trottoirs sont inondés et la boue s'est amassée dans plusieurs endroits, notamment au niveau du branchement vers la direction de l'éducation ; des engins étaient sur place pour tenter de rafistoler. Les regards, réalisés cet été pour l'axe du polyvalent (travaux lancés après le blocage de la route par les habitants du lotissement et réceptionnés dans un délai record), n'ont finalement servi à rien puisque l'eau a débordé. Des citoyens, que nous avons rencontrés le 11 octobre passé lorsqu'ils ont coupé la route au niveau de Tala Allam, nous ont informés que les avaloirs étaient mal réalisés et ne pourront pas fonctionner en cas d'importantes précipitations. Hier, la pluie leur a donné raison et ceux que nous avons rencontrés n'ont pas caché leur colère. «nous avons dit au directeur de l'urbanisme et au président de l'APC que les travaux étaient mal faits, mais ils ne nous ont pas crus, voyez le résultat…». Pour ce qui est de Boukhalfa, un membre de la coordination des comités de villages se plaint du retard dans la réalisation de travaux qui devaient être lancés en été pour être réceptionnés avant l'arrivée des pluies. «Le traitement du talweg n'a été lancé que récemment et avec ces pluies nous nous attendons à ce que l'entreprise arrête le chantier avec l'arrivée de l'hiver car «elle ne pourra rien faire pendant cette saison». Dans la localité de Mekla, un citoyen nous informe que l'agence postale ouverte récemment (il y a environ 15 jours), après des travaux de réhabilitation, «présente des infiltrations d'eau qui sont une preuve flagrante que les travaux étaient bâclés». Nos interlocuteurs se demandent à quoi servent les études qui sont devenues systématiques pour chaque projet et si ces dernières sont vraiment réalisées dans les règles de l'art avant de s'interroger sur ce que fera le wali qui a promis de sanctionner ce genre de comportements…