Le sacrifice de l'aïd el-adha, qui perpétue le souvenir du sacrifice d'Abraham, est de bon augure, mais à condition qu'il soit fait selon le rite et dans la période de la fête. En dehors de la période, l'égorgement du bélier revêt des significations différentes. Le bélier, mis à mort, représente un personnage important qui va mourir ou qui sera tué, un ennemi dont on se débarrassera, un proche qui va mourir ou qui court un danger... On connaît le rêve du Prophète, à la veille de la bataille d'Ouhoud au cours de laquelle les musulmans ont été battus par les païens : «J'ai vu, en rêve, un bélier que l'on traînait derrière moi. J'ai cru que j'allais terrasser un ennemi puissant, mais comme j'ai vu également que la lame de mon épée s'était brisée, j'ai compris qu'il s'agissait d'un proche qui allait mourir.» Ce proche, c'était son oncle Hamza, son principal soutien, qui devait périr dans la bataille. Dans le registre des animaux égorgés ou tués, les tableaux de chasse ou l'on voit des animaux abattus, sont une autre image de la guerre. Les bêtes sont des victimes de combats et de massacres : les mâles représentant des hommes, les femelles des femmes et les petits des enfants. Les hurlements de bêtes, comme le chacal, l'hyène ou le chat, appellent le malheur. Ce sont les signes avant-coureurs de la guerre. La destruction des maisons, l'écroulement des murs d'une boutique ou de tout autre abri ou commerce est aussi une représentation des horreurs de la guerre et de la mort de personnes.