Dans l'interprétation musulmane des rêves, le bélier représente un homme robuste, mais surtout un chef : souverain, commandant d'une armée, imam. La force du symbole est proportionnelle aux cornes de l'animal vu : plus celles-ci sont grandes et fortes, plus l'homme est fort, plus elles sont petites, plus son pouvoir est petit. Le bélier sans cornes ou dont les cornes sont abîmées est un homme humilié, diminué physiquement, voire impuissant ! Le bélier estropié signifie, pour un homme exerçant l'autorité, la destitution, pour les autres rêveurs, c'est l'expression d'une insatisfaction ou d'une déception. Le rêve du bélier égorgé, s'il s'agit du sacrifice de l'Aïd al-adha, qui perpétue le souvenir du sacrifice d'Abraham, est de bon augure, mais à condition qu'il soit fait de façon rituelle et que l'on soit dans la période de la fête : c'est, dit-on, pour le pécheur, le repentir, pour l'endetté, l'acquittement de ses dettes, le prisonnier la libération, etc. En dehors de la période, l'égorgement du bélier revêt des significations différentes. Le bélier mis à mort représente un personnage important qui va mourir ou qui sera tué, un ennemi dont on se débarrassera, un proche qui va mourir... On connaît le rêve du Prophète, à la veille de la bataille d'Ouhoud au cours de laquelle les musulmans ont été battus par les païens : «J'ai vu, en rêve, un bélier que l'on traînait derrière moi. J'ai cru que j'allais terrasser un ennemi puissant, mais comme j'ai vu également que la lame de mon épée s'était brisée, j'ai compris qu'il s'agissait d'un proche qui allait mourir.» Ce proche, c'était son oncle Hamza.