L'Algérie a les moyens matériels et humains de répondre aux besoins de la greffe de la cornée au niveau national. Cette transplantation, devenue depuis quelques années très fréquente dans nos CHU, bute malheureusement sur un problème de mentalité. Elle est réellement freinée par l'absence d'une autorisation pour le prélèvement des organes sur une personne décédée, même si une loi dans ce sens a été votée par l'Assemblée populaire nationale (APN) en 1991. Le président de l'Association algérienne d'ophtalmologie appelle à «révolutionner les mentalités pour permettre la récupération de la cornée des personnes décédées au lieu de son importation coûteuse.» Il suggère, ainsi, la création d'une banque de la cornée. «La récupération et la greffe de la cornée est une pratique à la fois courante est très simple dans les pays développés», indique-t-il. «Mais, souligne-t-il, dans les textes de lois algériens, il est interdit de procéder à la récupération de la cornée d'une personne décédée sans avoir eu son consentement de son vivant, ce qui nécessite l'accord de sa famille». Or, explique-t-il, «une cornée qui n'a pas été prélevée dans les 12 heures qui suivent le décès est considérée comme hors d'usage. La seule solution qui s'offre, pour le moment, pour satisfaire les besoins nationaux pour opérations de greffe de la cornée, est l'importation de ces organes, principalement des Etats-Unis. Au passage, le chef de service d'ophtalmologie de l'hôpital Mustapha-Pacha, signale que l'ophtalmologie a réalisé d'énormes progrès en Algérie à la faveur des efforts déployés par le gouvernement qui s'est attelé à équiper les différentes structures hospitalières et à moderniser le secteur public en y consacrant une enveloppe financière conséquente. Il n'a pas manqué de faire valoir les efforts du secteur privé qui a obtenu, ces dernières années, des résultats satisfaisants dans le domaine.