Décision n Tous les médicaments répondant aux «conditions requises» seront soumis désormais au tarif de référence. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, lors de l'inauguration de la 1re journée d'information sur le tarif de référence de remboursement du médicament. M. Louh soutient que cette politique vise à réduire les dépenses, de plus en plus inquiétantes en médicament afin de préserver l'équilibre du système de sécurité sociale. «Nous ne pouvons plus nous permettre la prise en charge, sur des ressources collectives telles que celles de la sécurité sociale, de médicaments très onéreux, importés et sans valeur ajoutée médicale alors que des alternatives moins coûteuses et parfois fabriquées localement existent », a expliqué le représentant du gouvernement. A titre d'illustration, le conférencier dira qu'une évolution à plus de 30% par rapport à 2007 est déjà enregistrée au premier semestre 2008. Pour rappel, à partir de ce mois, la liste des médicaments soumis à ce système est élargie à 80 nouveaux médicaments portant le nombre des médicaments remboursables à base d'un tarif de référence à 300, soit 2 100 marques sur près de 3 500 au total. Sur un autre chapitre, le représentant du gouvernement a précisé que les dépenses de la sécurité sociale de l'année 2007 ont atteint la somme de 141 milliards de dinars dont 64 milliards pour les médicaments seulement. En d'autres termes, la dépense du médicament représentait en 2007, 45% par rapport à la dépense totale de santé de la sécurité sociale. Par ailleurs, il indiquera que les estimations après introduction des tarifs de référence montrent un relèvement significatif de l'utilisation des génériques, passant de 20% en 2006 à près de 30% l'année suivante. «La politique de remboursement du médicament mise en œuvre doit se poursuivre», souligne-t-il. L'objectif, ajoute-t-il, consiste à réguler le marché du médicament sur la base des intérêts communs, entre la sécurité sociale et les opérateurs économiques. Pour M. Louh, l'Algérie cumule un retard immense en matière de consommation du générique alors que la tendance actuelle à l'échelle mondiale opte pour celui-ci en appliquant les tarifs de référence de remboursement des médicaments dans l'objectif d'assurer les mêmes traitements aux citoyens au moindre coût. Concernant l'investissement dans le domaine médical, le ministre annoncera que des mesures incitatives sont prévues au profit des opérateurs pour booster le développement de la fabrication nationale. «La convention liant le syndicat national des pharmaciens d'officine avec la sécurité sociale a pour but de revoir à la hausse la marge bénéficiaire», rappelle-t-il. Aussi, ajoute-t-il, le projet de convention avec le médecin traitant sera lancée incessamment. D'après M. Louh, des décisions importantes visant à encourager les investisseurs (nationaux et étrangers) seront prises prochainement de façon à créer de l'emploi et développer le secteur médical. Bipartite et tripartite en 2009 l Interrogé, en marge de cette journée d'information sur l'éventuelle tenue de la bipartite et de la tripartite avant la fin de l'année, comme avancé par certains organes de presse, M. Louh a tenu à préciser que rien n'est prévu pour cette année. D'après lui, la programmation des deux réunions (bipartite et tripartite) interviendra au cours du premier trimestre 2009. Sur un autre plan, le ministre du Travail a annoncé que son département a décidé d'octroyer 6 000 postes d'emploi au profit des victimes de Ghardaïa et ce, dans le cadre du nouveau dispositif de l'emploi en vigueur.