Pas de marche arrière dans l'application du tarif de référence de remboursement des médicaments en Algérie. Bien au contraire, les promoteurs de cette nouvelle politique, à leur tête le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, comptent bien élargir davantage la liste des médicaments soumis à ce tarif. Le ministre s'attaque ouvertement à ceux qui s'y opposent. «L'Algérie n'est pas la chasse gardée des uns ou des autres. La récréation est terminée depuis bien longtemps», a-t-il dit hier, sur un ton menaçant, à l'occasion de l'organisation de la première journée d'information sur la nouvelle liste consacrée par l'arrêté du 6 mars dernier. Le ministre rappelle que «nous avons reculé en 2001 pour des raisons bien précises» mais «nous ne reculerons pas cette fois-ci. Désormais, tous les médicaments qui répondent aux critères seront soumis au tarif de référence». M. Louh soutient que cette politique est appliquée dans de nombreux pays à travers le monde. Elle vise à réduire les dépenses en médicaments et, partant, à préserver le système de Sécurité sociale. Selon le représentant du gouvernement, les dépenses de la Sécurité sociale de l'année 2007 ont atteint la somme de 141 milliards de dinars, dont 64 milliards pour les médicaments seulement. Aussi, rapporte M. Louh, la consommation des médicaments a augmenté de plus de 30% entre le premier trimestre 2007 et la même période de cette année, après un ralentissement significatif en 2006. «Il y a une explosion des dépenses en médicaments», prévient le docteur Bourkaïb, le directeur général de la Sécurité sociale, appelant à son tour à promouvoir le médicament générique et à préserver les équilibres financiers de la Sécurité sociale. Pour y arriver, M. Louh affirme l'engagement du gouvernement à accorder des facilités aux investisseurs nationaux ou étrangers pour développer l'industrie pharmaceutique en Algérie qui, a-t-il souligné, «n'emploie pas plus de 1 400 personnes actuellement, alors que le nombre a dépassé les 100 000 chez un de nos voisins». Le ministre exige toutefois que cela soit fait sur la base d'intérêts communs et que cet investissement crée de l'emploi en Algérie. M. Louh assure que des décisions importantes seront annoncées prochainement dans ce sens. Revenant sur le tarif de référence, M. Louh soutient que cette mesure «est une régulation économique du marché du médicament». Pour rappel, depuis le mois d'octobre dernier, la liste des médicaments soumis au tarif de référence a été «élargie à plus de 180 nouveaux, portant le nombre total de dénominations communes internationales [DCI] remboursables sur la base d'un tarif de référence à près de 300 sur les 1 199, soit près de 2 100 marques sur près de 3 500 au total». K. M. Ni bipartite ni tripartite pour l'année 2008 Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a démenti hier les informations faisant état de bipartie et de tripartite avant la fin de l'année en cours. «Aucune bipartie ou tripartite n'est prévue pour cette année. Toutes les deux sont programmées pour l'année prochaine», a-t-il déclaré hier en marge d'une journée d'information sur le tarif de référence de remboursement des médicaments, organisée au siège de son département ministériel. Interrogé sur la prise en charge des sinistrés de Ghardaïa, le ministre a affirmé que 6 000 postes d'emploi y seront créés dans le cadre des nouveaux dispositifs d'emploi pour la réhabilitation des zones touchées par les inondations. Cette opération sera élargie aux autres wilayas frappées par les inondations de ce mois d'octobre. K. M.