La compagne française d'un Arménien est décédée ce matin après s'être immolée par le feu samedi devant la maison d'arrêt du Mans (ouest) pour protester contre l'expulsion de son compagnon sans-papiers menacé d'expulsion. La victime, brûlée au troisième degré sur la quasi-totalité du corps, a été hospitalisée dans un état «très grave» à Tours (centre). Elle aurait voulu protester contre l'incarcération et l'expulsion de son compagnon sans-papiers, vers l'Arménie. La victime, Josiane Nardi âgée de 60 ans, qui avait donné rendez-vous en début de matinée à des journalistes de la presse locale pour attirer l'attention sur le sort de son compagnon, s'est aspergée le corps d'essence avant d'y mettre le feu. Les journalistes n'ont pas pu empêcher son geste désespéré. Le compagnon de la victime purgeait une peine de deux ans de prison à la maison d'arrêt du Mans pour diverses violences. Il a été transféré samedi au Centre de rétention administrative (CRA) de Rennes (ouest) mais son expulsion est retardée d'au moins 48 heures «au regard du drame actuel», selon le préfet. A l'appel du collectif départemental d'associations «contre l'immigration jetable», une centaine de personnes se sont rassemblées samedi après-midi devant la préfecture pour demander la régularisation de Henrik Grujyan et de «tous les sans-papiers». Elles ont annoncé leur intention de déposer un recours suspensif pour demander l'annulation de l'expulsion.