Prévision n Une deuxième opération de stockage de la pomme de terre sera lancée fin novembre prochain avec les récoltes d'arrière-saison. C'est ce qu'a affirmé, hier, le ministre de l'agriculture et du développement rural Rachid Benaïssa, lors d'une réunion regroupant les cadres de son secteur au siège du ministère. Le déstockage de 121 844 tonnes de pommes de terre intervenu au mois de juillet a permis sa baisse de prix sur les étals du marché. «Cette opération nous a permis non seulement la préservation du pouvoir d'achat du citoyen, mais également la garantie minimum des revenus des agriculteurs en épongeant leur surplus de production», a-t-il indiqué. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), sera donc reproduite à partir du mois de novembre prochain. Ce qui permet le renouvellement des stocks avec la production d''arrière-saison. Ainsi, les stockeurs potentiels, entreprises privées et publiques, agriculteurs et coopératives disposant de capacités de froid sont invités à se rapprocher des services agricoles dans leurs wilayas respectives afin de retirer le cahier des charges. La première opération avait mobilisé 266 opérateurs privés et publics, 33 wilayas ont adhéré à ce dispositif et 70% du produit ont été réalisés par sept wilayas. Lors de cette première mise en stock de la pomme de terre, l'Etat avait assuré un prix de référence fixé à 20 DA. Pour consolider ce dispositif et permettre la protection des citoyens des hausses des prix, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a appelé à la pérennisation de ce système et la sauvegarde des investissements des agriculteurs. Cependant, des questions ont été soulevées concernant la qualité des produits issus du déstockage, parfois avariés. A ce sujet, le ministre a répondu : «La pomme de terre a mobilisé un tiers des capacités fonctionnelles de la chaîne de froid existante. D'où la nécessité d'encourager l'investissement dans ce domaine et à en faire un métier.» Par ailleurs, des opérateurs agricoles se sont plaints des difficultés d'accès aux engrais, de leur disponibilité et de leur acheminement dans certaines régions des Hauts-Plateaux. Un intervenant de la wilaya de Biskra a déclaré au ministre que l'insécurité dans cette région bloque l'approvisionnement des agriculteurs en engrais. Les agriculteurs continuent de les payer au prix fort auprès des privés malgré l'exonération de la TVA. Un responsable de la wilaya de Aïn Defla, quant à lui, a soulevé la problématique des ressources hydriques qui sont, selon lui, mal gérées par l'Office national de l'irrigation et de drainage. Ces problèmes qui s'ajoutent déjà aux difficultés multiples qui rongent les agriculteurs risquent de freiner l'avancement des programmes initiés par le ministère de tutelle dans le cadre de la nouvelle politique agricole.