30.000 tonnes de pomme de terre ont été stockées 7 jours après le début de l'opération. D'un ton ferme, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a exhorté hier, les opérateurs publics et privés activant dans la filière du lait à s'organiser: «Vous devez vous organiser d'ici la fin de l'année», a-t-il déclaré avant d'annoncer les nouvelles mesures concernant cette filière. Aussi, selon le Dr Benaïssa, l'Etat subventionnera la poudre de lait pour tous les opérateurs mais avec un critère qui prend en compte le taux de collecte de lait cru. Les unités laitières auront un taux de «subvention qui équivaut au taux d'intégration national». En d'autre termes, si par exemple, une unité d'une capacité de production de 10.000 litres collecte 20% de lait, elle recevra 20% de poudre de lait, si elle collecte 50% elle en recevra autant en poudre de lait et ainsi de suite. C'est avec cette mesure que le ministre compte mettre de l'ordre dans cette filière complètement abandonnée. A cela vont s'ajouter d'autres mesures comme la réhabilitation des étables et l'intéressement des opérateurs par d'autres actions incitatives qui seront annoncées incessamment. C'est un véritable plan Marshall pour l'agriculture qu'a annoncé le ministre de l'Agriculture, le Dr Rachid Benaïssa, lors de sa rencontre avec les cadres de son secteur. Ce train de mesures concernant le blé, la pomme de terre et le lait, ne peut se réaliser sans des garde-fous précis. Aussi, le ministre a-t-il annoncé «la signature prochaine de contrats de performance avec les différentes wilayas du pays». Les signataires vont s'engager en vertu de ces contrats «à développer leur production agricole proportionnellement aux moyens mis à leur disposition». «Cette démarche vise à améliorer la performance des collectivités locales dans le secteur agricole», a-t-il indiqué. Au chapitre de la surproduction de la pomme de terre on a relevé qu'«un surplus de 150.000 tonnes de pomme de terre à cause du problème de stockage», rappelant dans ce sillage que l'Etat achète aux agriculteurs le surplus de production à un prix référentiel de 20 dinars le kilogramme. Autrement dit, cela est le système de régulation agricole entrepris par le gouvernement. Ce système se traduira par la constitution de stocks d'intervention à partir de la production nationale afin d'éponger les surplus et de protéger les revenus des agriculteurs. «Après une semaine du lancement de l'opération de stockage, 30.000 tonnes de pomme de terre sont actuellement stockées chez des opérateurs publics et privés», a indiqué le ministre. Il s'agit aussi de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments précis. Une manière de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs et de rassurer les producteurs. L'opération sera lancée dans un premier temps pour la pomme de terre mais elle s'étalera à d'autres produits agricoles de large consommation. Ainsi, des opérateurs privés et publics s'étaient chargés, depuis le 10 juillet en cours jusqu'au 15 août prochain, de constituer un stock de 150 000 tonnes de pomme de terre de consommation. Ces stocks permettront à l'Etat d'intervenir sur le marché entre les saisons de production afin de stabiliser les prix à un niveau en relation avec le pouvoir d'achat des citoyens. Le ministère de l'Agriculture invite d'ailleurs les opérateurs économiques disposant de moyens de stockage de conservation (chambres froides) de se rapprocher des services agricoles régionaux pour retirer les cahiers des charges. D'autres initiatives seront prises à l'avenir. «Ces mesures seront suivies chaque fois qu'il sera nécessaire et possible techniquement pour les produits de large consommation», s'engage le ministère de l'Agriculture. Rappelons que de nombreux produits maraîchers connaissent des tensions périodiquement. C'est le cas de l'oignon, de la courgette et de la tomate pendant le mois de Ramadhan. Pour les fruits, notons aussi que cette saison est marquée par une surproduction de pommes et de pêches. D'où la baisse des prix. S'agissant de la production animalière, Benaïssa a indiqué que «d'ici la fin de l'année en cours, 10.000 unités de production animalière seront créées». Répondant à une question en rapport avec l'importation des vaches laitières, le conférencier estime que ce déficit peut être comblé par «l'importation des embryons». De ce fait, «nos vaches deviendront des mères porteuses.» «A ce sujet, il faut négocier avec les éleveurs», a-t-il proposé.