Pratique n Dans certaines régions du pays, les «chercheuses» d'épouses se basent – pour le choix de leur candidate –, d'abord et avant tout, sur la quantité de bijoux qu'elles portent. Nos anciens l'avaient parfaitement compris : tous les biens possibles et imaginables n'ont qu'une valeur relative et ne sont pas épargnés par les aléas de la vie. Pour s'en prémunir et s'assurer d'un minimum de sécurité, tous les foyers du siècle dernier, même les plus humbles qui n'avaient que la force de leurs bras pour survivre, ont fini par se réfugier dans la seule valeur qui ne craint pas l'avenir : l'or. Et lorsque nous disons or, il ne s'agit pas de barres ou de plaquettes, mais de bijoux travaillés et livrés sur écrin. Pendentifs, bracelets, ceintures, bagues ou colliers, l'essentiel et qu'ils aient 24 carats à la pointure et qu'ils ne soient pas mélangés à du métal moins noble comme le cuivre, ou à tout autre alliage. Si ces «breloques» achetées souvent très chères chez la «delala» du quartier permettent très souvent à la maîtresse de maison ou à ses filles de se parer d'or dans les mariages et les différentes cérémonies en usage, elles restent cependant un indice incontournable de l'échelon social. La preuve est que de nombreuses femmes, pour briller à l'occasion de certaines manifestations empruntent à leurs familles des dizaines de bijoux qu'elles exhibent devant les convives. Dans certaines régions du pays comme l'Oranie par exemple, les «chercheuses» d'épouses, les marieuses, se basent, pour le choix de leur candidate, d'abord et avant tout, sur la quantité de bijoux qu'elles portent, signe d'une opulence certaine des parents et donc des futurs beaux-parents. D'où le poids de l'or dans les accords de mariage. La dot fixée au fiancé, loin d'être symbolique comme le veut la sunna, est, au contraire, un fardeau souvent très lourd à porter. La dot, dans des milieux plutôt aisés, surtout quand ils n'ont qu'une seule fille à marier, peut parfois atteindre la valeur de 80 millions de centimes en or. Outre le mariage qui reste un contrat sacré et un lien indéfectible entre deux individus, l'or, chez les musulmans en particulier, revêt un caractère solennel. Prenez l'exemple du tissu qui couvre la kaâba à La Mecque. Le verset qui y est inscrit est cousu au fil d'or pur dont le poids n'a jamais été précisé. Les dômes des plus grandes mosquées de Bagdad avant l'invasion américaine, étaient tous recouverts d'or ou de gigantesques feuilles d'or. Même chose en Jordanie, en Egypte et surtout en Syrie. Parfois l'or par la volonté d'un souverain qui veut satisfaire tous ses caprices et tous ses désirs, peut couvrir n'importe quel gadget usuel pour en faire une pièce rare digne des plus grands musées. Certains souverains ont commandé des portables en or massif, des montres, des sabres, des briquets et des téléphones fixes, dans le même métal. Quelquefois l'or peut servir de monnaie ultra convaincante. Le Mollah Omar, le chef spirituel des taliban, n'a-t-il pas offert un quintal d'or à celui qui abattrait l'auteur des caricatures contre notre prophète (Qsssl) ? Pourquoi avait-il proposé de l'or à la place du dollar ou de toute autre devise ? Pour une raison très simple à l'évidence. L'or étant une matière noble, il ne pouvait servir qu'à des causes nobles. Et quelle cause plus noble que de laver l'affront fait à notre Prophète (Qsssl) et par ricochet à toute la communauté des croyants ?