Arrêt n Devant la crise financière, Paris envisage de «couper massivement» ses subventions à l'Afrique en 2009, affirme l'organisation l'Oxfam France. Cette décision entraînera l'arrêt d'une série de financements destinés aux secteurs vitaux des pays parmi les plus pauvres, selon l'organisation. «Depuis le début des arbitrages budgétaires, en mai, la France taille à grands coups de sabre dans son aide, c'est aujourd'hui l'Afrique subsaharienne qui en fait les frais, écrit l'Oxfam. L'organisation non gouvernementale, qui affirme s'être procuré une série de documents diffusés largement au sein du réseau de la coopération française, indique que l'Agence française de développement pourrait être contrainte de «suspendre sine die des plans de financement de projets nationaux de lutte contre la pauvreté». Parmi les projets remis en cause, figure l'appui au secteur de la santé au Mali, au Rwanda, au Togo, au Congo, à Madagascar ou encore au secteur de l'éducation au Niger, en République démocratique du Congo, au Bénin et en Guinée. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, avait assuré, jeudi dernier, que la France maintiendrait ses engagements en matière d'aide publique à l'Afrique malgré la crise financière qui l'oblige à injecter des milliards d'euros dans le système bancaire. «Le ministère et Alain Joyandet jouent sur les mots et sur les chiffres», a déclaré l'un des responsables de l'Oxfam France, Sebastien Fourmy. Selon le projet de budget 2009, le montant de l'aide publique au développement (APD) augmentera de 2% par rapport à 2008, mais principalement en raison d'une hausse des prêts et des annulations de la dette, alors que l'aide bilatérale décaissée, c'est-à-dire les subventions, baissera. «La France a annulé les dettes de plusieurs pays pauvres ces dernières années. Ces annulations ont été utilisées pour gonfler artificiellement le montant de son APD», ajoute l'Oxfam. «Désormais, le gouvernement va réendetter avec de nouveaux prêts les pays africains pour tenter de tenir ses engagements internationaux, sans réel effort budgétaire», poursuit l'ONG. La France s'est engagée à porter l'APD à 0,7% de son PIB en 2015, alors qu'elle n'a représenté en 2007 que 0,39% de son revenu national brut.