Les années quatre-vingt-dix ont connu une «profusion» de plumes algériennes, consacrant une écriture féminine tranchant avec la thématique traditionnelle, a affirmé, hier, mardi, la romancière algérienne Nacéra Belloula. Nacéra Belloula, qui animait une conférence sur le thème intitulé «60 ans d'écriture féminine en Algérie», conjointement avec la poétesse arabophone Zineb Laouedj, a relevé que «le nouveau roman algérien écrit par des femmes-écrivains tranche avec ce qui se faisait avant, dans la mesure où il s'inscrit dans le sillage de la liberté d'écriture et d'expression», a-t-elle souligné dans cette conférence organisée en marge du Salon international du livre d'Alger (Sila). Tout en situant l'apparition de l'écriture féminine en Algérie en 1947 avec la publication du roman de Taous Amrouche Jacinthe noire et le roman de Djamila Debbache Leïla jeune fille d'Algérie, Nacéra Belloula a soutenu que le roman écrit par des femmes durant cette période a été marqué par les «conditions de la colonisation». La poétesse algérienne d'expression arabe, Zineb Laouedj, a estimé, à son tour, que la Guerre de libération «a approfondi l'idée de la libération chez les écrivains algériens». «Les genres littéraires et les formes d'écriture ont connu une évolution extraordinaire de l'indépendance à ce jour», a-t-elle souligné, notant dans ce cadre que «le nouveau poème a complètement rompu avec le carcan des anciennes formes d'écriture.»