Plus que neuf mois et les Algérois pourront se déplacer en métro. En juillet prochain, les habitants de la capitale verront les premières voitures arpenter le sous-sol algérois et ainsi assister «aux premiers pas de ce bébé né après un accouchement difficile». Le projet du métro n'a pas été, en effet, épargné par les complications. Certains n'hésitent pas à l'assimiler à l'Arlésienne. Cela est d'autant plus vrai, d'un certain point de vue, que le fameux métro qui a tant alimenté les discussions des Algérois, n'a jamais pu exister en tant que tel. Et même s'il a mis tant d'années pour voir le jour, cela ne semble point contrarier beaucoup de gens et ce retard peut même être pardonné d'une certaine façon. «Après tout, c'est mieux que rien.» Si cette dernière réplique peut cacher une frustration enfouie quelque part dans notre subconscient, il n'en demeure pas moins qu'elle dégage un sentiment d'optimisme. D'autres, en revanche, notamment les personnes âgées, iront même jusqu'à faire de la concrétisation du projet une sorte de dernier vœu avant de passer de vie à trépas. «Voir le métro et mourir !». C'est dire l'ardeur avec laquelle le commun des Algérois et des Algériens attend ce joyau. Cela, même si ses principaux enjeux (hisser la capitale au rang de ville moderne, diminuer les embouteillages et assurer une meilleure fluidité de la circulation, etc.) ont été occultés et relégués au second plans. Enfin, des doutes et des appréhensions subsistent chez certains, notamment en ce qui concerne le respect du délai de mise en circulation des premières voitures du métro (officiellement annoncée pour juillet 2009) – et la fiabilité des mesures de sécurité à l'intérieur du tunnel. «Les délais seront respectés et les conditions de sécurité assurées», rétorquent les pouvoirs publics.