Le Tanit d'or du festival de cinéma arabo-africain de Carthage a été décerné, hier, samedi, à Teza de l'Ethiopien Haïlé Gerima pour «sa générosité, sa pudeur, son immense dignité et son génie». Ce long métrage, qualifié de «véritable chef-d'œuvre» par le président du grand jury, l'écrivain algérien Yasmina Khadra, a raflé quatre autres prix pour sa musique (Vijay, Jorga Mesfin), la qualité de son image (Mario Masini), son scénario (Haïlé Gerima) et pour le second rôle masculin (Abeye Tedla). Teza relate l'histoire d'un retour au pays d'un médecin formé en occident contraint à la remise en question de ses idéaux révolutionnaires face à la triste réalité politique d'une Ethiopie empêtrée dans «ses drames et ses espoirs». Première œuvre d'Ethiopie à être primée au festival arabo-africain de Carthage, ce film illustre les tiraillements politiques qui agitent le monde du réalisateur et celui de son personnage principal, Anberber le médecin (Aaron Arefe). Teza avait été sacré Prix spécial du jury de la 65e Mostra de Venise. Le Tanit d'argent est revenu au film Leïla's Birthday du Palestinien Rashid Masharaoui, une satire étonnamment optimiste sur le chaos qui règne dans les Territoires palestiniens. Le Tanit de bronze a été accordé à Khamsa du Tunisien Karim Dridi, un film qui traite de la délinquance juvénile dans un univers fait de violence et d'exclusion dans les bas-fonds de Marseille (France). Le prix spécial du jury et celui de la première œuvre ont été décernés à deux films algériens respectivement La Maison jaune d'Amor Hakkar et Mascarades de Lyes Salem.