Avantage n Curieusement, c'est dans la politique que les meilleurs émoluments sont servis. Qu'ils soient ministres, sénateurs, députés, chefs de partis politiques, Premiers ministres ou présidents de la République, ces employés d'un nouveau genre bénéficient dans tous les pays du monde et sous toutes les latitudes de salaires conséquents et d'avantages énormes liés à leur charge. A titre d'exemple, un député dans notre pays a un salaire de base de 9 700 000 centimes par mois auquel il faut naturellement ajouter un certain nombre de primes dont cette du logement qui est de l'ordre de 54 000 DA et d'autres revenus encore qui gonflent considérablement son salaire. Sans entrer dans les détails d'un mandat de quatre ans de pur bonheur comme les prêts sans intérêts, l'achat de voitures par facilités ou la construction de villas, un député standard peut arriver en fin de mois à la bagatelle de 20 millions de centimes et bien plus si la nouvelle grille propose par l'assemblée recevait l'aval du président de la République. On parle de 30 millions de centimes peut être davantage à servir à chaque fin de mois aux «nouab». La même grille s'applique vraisemblablement aux représentants de la chambre haute, c'est-à-dire les sénateurs. Leur fiche de paie est, elle aussi, gonflée et à l'abri des petites misères humiliantes de la «prime de panier». Si nous remontons au sommet de la hiérarchie nous nous apercevons que nos ministres et nos ministres délégués sont rétribués presque exactement dans la même fourchette que les vice-présidents de commission à l'APN. Leur salaire, qui n'est un secret pour personne, tournerait entre 30 et 40 millions de centimes par mois. C'est dans les partis politiques, en revanche, que l'on reste le plus discret sur les émoluments du secrétaire général et des permanents de la formation. Autrement par pudeur que par habitude. Le même black-out à l'étranger. Personne en France ne connaît exactement le salaire de François Hollande, le premier secrétaire du PS, ni celui des «éléphants» du parti, tels que Moscovichi, Lang, Laurent Fabius, Delors et Dominique Strauss-Kahn, pas plus qu'il ne connaît avec précision celui de François Bayrou du centre, ni celui de Jean-Marie Le Pen du Front national. Des chiffres ont été avancés ici et là et même des reportages télévisés ont été réalisés sur le sujet, mais apparemment nous serions loin des réalités. Même chose pour les secrétaires nationaux de fédérations ouvrières ou les secrétaires d'organisations syndicales, toutes couleurs confondues. Le flou est sciemment entretenu. Avec l'arrivée intempestive à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, la nouvelle direction politique française semble jouer à fond la transparence. Indignés par le train de vie de leur nouveau chef d'Etat, les Français viennent d'apprendre par la même occasion que son salaire tournait autour de 20 000 euros. Il faudrait signaler, à ce propos, qu'une intéressante enquête menée à travers les cinq continents et ayant trait aux émoluments des rois et présidents de la République actuellement en poste ou sur le trône, donne Bush comme le chef d'Etat le mieux payé au monde. Apparemment c'est le chef d'Etat du pays le plus pauvre d'Afrique qui serait le moins bien payé. En tout cas il reste, le mieux payé parmi ses citoyens.