L'ancien officier de l'ALN s'est rappelé, «comme si cela datait d'hier», sa participation au combat libérateur. L'association culturelle de la ville de Hadjout a célébré, jeudi, et en collaboration avec l'Assemblée populaire communale de la localité, le 54e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Les invités étaient de marque. Il s'agit de Mohamed Saïki et Mohamed Chérif Ould El Houcine, respectivement commandant de la zone IV et ancien officier de l'Armée de Libération nationale au sein de la même zone. La bibliothèque municipale était pleine à craquer. Il y avait des moudjahidine, des hommes de culture et surtout des collégiens. L'intervention du commandant Saïki a tourné autour de l'enseignement de la vraie histoire pour les enfants. Il a exhorté les jeunes à recueillir les témoignages des acteurs de cette guerre de Libération nationale rapidement, avant qu'il ne soit trop tard. Pour sa part, Ould El Houcine, s'est rappelé «comme si cela datait d'hier», de sa participation au combat libérateur. Il a suspendu à ses lèvres toute l'assistance présente, en racontant en détail le premier attentat qu'il a fait en compagnie de Houcine Sid Ali, Allouane Mohamed et de Fettaka Ali, contre la brasserie Alexis le 13 janvier 1957 à Marengo (actuel Hadjout) sa ville natale. L'ancien officier de l'ALN a relaté également avec des précisions exemplaires le courage et la mort au champ d'honneur, du chahid Benmira Tayeb, après avoir été touché par une roquette au ventre le 26 avril 1957. «Prenez mon arme, transmettez mon salut à mes compagnons, et si un jour vous étiez de passage au douar Lira, passez le bonjour à ma famille et embrassez ma fille et maintenant laissez-moi mourir, partez vite, partez vite.» Ces dernières phrases du martyr ont arraché des larmes aux yeux de la majorité de l'assistance, y compris le conférencier. L'intervention de Ould El Houcine a duré plus de deux heures. Il a évoqué les noms de ses compagnons de lutte. Ces «copains» sont éternellement présents. L'ancien officier de l'ALN les a tous rassemblés dans un recueil de mémoire intitulé Au coeur du combat. Outre les faits et les détails relatés par l'auteur et qui éclairent d'un jour nouveau des pans entiers de l'histoire de la Révolution, les lecteurs retiendront également une galerie de photos de première importance, celles des héros de la Révolution, comme les colonels Bougara, Dehilès, Ouamrane, Yacef Saâdi, Amirouche, Mohamedi Saïd, Zammoum Mohamed dit Salah, pour ne citer que ceux-là. En en distribuant quelque 400 exemplaires principalement pour les collégiens, l'auteur a déclaré: «Dans ce livre, je raconte ce que j'ai vécu pendant la révolution armée de la Guerre d'indépendance. J'ai fait un recueil d'une partie de ces actions, pour la nouvelle génération qui n'a pas eu la chance de connaître le combat de l'ALN. Le vrai combat était celui du peuple...» A la fin de cette rencontre, M.Ould El Hocine déclare qu'il est très ému de retrouver les gens de sa ville natale, encore une fois ses compagnons de lutte. «S'il n'y avait pas eu des sentiments, un idéal, une amitié sincère entre les compagnons d'armes, et surtout l'osmose entre les maquisards et les populations, la Révolution aurait été un échec» a conclu le conférencier.