Changement n Les autorités sahraouies espèrent qu'au-delà du changement qui pourrait survenir à la tête de l'administration américaine, ce serait la position de ses responsables qui devrait changer. Le Front Polisario espère que la future administration américaine, quelle qu'elle soit, réexaminera sa position, jusqu'ici pro-marocaine, sur la question du Sahara occidental, a indiqué Mohamed Abdelaziz, président de la RASD, hier, à New York. «Nous espérons que la nouvelle administration contribuera à l'éradication du colonialisme du continent africain et notamment au Sahara occidental», a-t-il déclaré à la veille de l'élection présidentielle américaine. À la question de savoir s'il attendait un changement de politique de la part de Washington, M. Abdelaziz a répondu : «C'est notre profond espoir». Il a estimé que dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis, «il y a une conviction que ce problème n'a que trop duré et qu'il est nécessaire d'y mettre un terme afin d'ouvrir des perspectives pour la construction maghrébine». Mohamed Abdelaziz s'est dit convaincu que la prochaine administration américaine «contribuera en ce sens» et «encouragera le Front Polisario et le Maroc à aller de l'avant dans la négociation afin de trouver une solution, comme le dit le Conseil de sécurité, qui garantisse le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Les deux camps négocient depuis 2007 à Manhasset, dans la banlieue de New York, une solution politique à ce contentieux, en vain jusqu'à présent. Le Maroc propose une autonomie du Sahara occidental sous sa souveraineté et ne négocie à Manhasset que sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, qui offre aux Sahraouis le choix entre l'indépendance, l'autonomie ou le rattachement au Maroc. L'administration du président George W. Bush soutient la position marocaine. M. Abdelaziz doit rencontrer, aujourd'hui mardi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le président sahraoui abordera lors de ses rencontres «plusieurs questions et préoccupations relatives à la paix, la sécurité et la stabilité dans la région du Maghreb arabe et liées à la question du Sahara occidental», selon une source diplomatique sahraouie. Cette visite vise à «faire avancer le dossier du Sahara occidental au niveau des Nations unies en vue de l'application pleine et immédiate de la Charte et des résolutions de l'ONU, dont l'Assemblée générale a adopté en octobre dernier, à travers sa 4e commission, une résolution qui réaffirme la nécessité de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance». La même source a précisé que le président sahraoui informera le SG de l'ONU et les représentants des pays membres du Conseil de sécurité de la «pleine» disponibilité de la partie sahraouie à «coopérer avec l'ONU et à engager des négociations directes avec le Maroc sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution finale au conflit qui garantirait le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux résolutions du Conseil de sécurité».