Situation n Hormis quelques éditeurs connus et très présents sur la scène éditoriale, les autres manquent de professionnalisme. Parler du livre, c'est parler immanquablement de l'édition, un secteur qui, lui aussi, et comme tout secteur du livre, est confronté à une crise, d'où la question : qu'en est-il de l'édition algérienne ? S'exprimant sur la question, Karim Chikh des Editions APIC a déclaré : «Des efforts de certains éditeurs sérieux sont bel et bien visibles. Seulement, comparativement au nombre important d'éditeurs enregistrés, on ne peut signaler qu'une minorité qui mériterait le titre.» Cela revient à dire que, hormis quelques éditeurs connus et très présents sur la scène éditoriale, les autres manquent de professionnalisme et la plupart considère le livre comme un produit commercial, sans plus. Interrogé ensuite sur le rôle de l'éditeur dans le renouveau et le développement de l'édition algérienne et du livre, Karim Chikh a dit : «Le monde de l'édition est un facteur de développement à la fois culturel et économique.» Pour lui, il est nécessaire que les instances concernées reconsidèrent leur rapport au secteur de l'édition, secteur pourtant porteur de connaissances et de savoir. La crise de l'édition algérienne est alors étroitement liée à celle du livre : tant que tout ce qui est nécessaire à la fabrication du livre – papier, encre… – est importé et soumis à des taxes douanières sévères, le prix du livre sera toujours prohibitif. Cela empêche les éditions de tabler sur un lectorat suffisamment important, donc de faire un tirage assez conséquent pour amortir les frais d'impression. Enfin, interrogé sur l'évolution réalisée par les éditions APIC, notamment de leur première participation à ce jour, et leur position dans le paysage éditorial national, Karim Chikh a indiqué : «Notre première participation au salon international d'Alger date de 2004. A cette époque nous n'exposions que quatre ou cinq titres. Aujourd'hui, nous en sommes à une quarantaine de titres, entre romans, essais, poésie, nouvelles et beaux livres et dans les deux langues (français, arabe) ; quelques titres ont été traduits dans le cadre de la manifestation : «Alger, capitale de la culture arabe». Donc, je peux dire, après tant d'efforts fournis, qu'effectivement, aujourd'hui, les éditions Apic ont pu se faire une place, honorable, parmi d'autres maisons d'édition dont je salue et la qualité et le professionnalisme, dans le champs éditorial national.»