Première Après avoir longtemps soutenu l?idéologie islamiste, ce royaume s?attaque aux organisations soupçonnées de financer le terrorisme. Le président de la fondation de charité saoudienne Al-Haramaïn, cheikh Aqil Al-Aqil, dont l'organisation est accusée aux Etats-Unis d'implication dans le financement du terrorisme, a été démis de ses fonctions, ont rapporté ce matin des journaux saoudiens. Cité par le quotidien Asharq Al-Awsat, cheikh Aqil a confirmé sa révocation sans donner de précisions sur les raisons de sa mise à l'écart de la direction d'Al-Haramaïn, qu'il dirigea pendant 13 ans. Cette révocation a été décidée par le ministre saoudien des Affaires islamiques et du Waqf (Biens religieux), cheikh Salah Al-Cheikh, qui préside le conseil d'administration d'Al-Haramaïn, a indiqué, pour sa part, le quotidien arabe Al-Hayat, journal à capitaux saoudiens édité, comme Asharq Al-Awsat, à Londres. Selon les deux journaux, cheikh Aqil a été remplacé par l'un de ses adjoints chargé des opérations de secours, Dabbas Al-Dabbas. Al-Haramaïn est l'une des associations caritatives saoudiennes accusées aux Etats-Unis de financer le terrorisme, depuis les attentats du 11 septembre. Des familles de victimes des attentats (dont 15 des 19 auteurs étaient Saoudiens), avaient déposé, à la mi-août 2003, une plainte civile accusant trois membres de la famille royale saoudienne ainsi que des banques et associations caritatives saoudiennes, dont Al-Haramaïn, d'avoir financé le terrorisme international. Elles réclament plusieurs milliers de milliards de dollars de dommages et intérêts. Le 23 décembre dernier, le département américain du Trésor avait annoncé avoir pris des dispositions pour geler les avoirs de deux sociétés, récemment établies en Europe, dépendant de groupes islamistes, dont Al-Haramaïn, et soupçonnées de collecter des fonds pour le compte du réseau Al-Qaîda. Ces actions, prises conjointement avec le gouvernement d'Arabie saoudite, visent la société Vazir, basée en Bosnie-Herzégovine, et la société d'import-export Hochburg AG basée à Vaduz (Liechtenstein). Ces deux sociétés sont visées, car elles serviraient de prête-nom à des organisations déjà sanctionnées par la communauté internationale, selon le département du Trésor. La société Vazir avait ainsi été créée dans la ville bosniaque de Travnik (centre) en mai 2003, un peu plus d'un an après que le comité de sanctions des Nations unies eut inscrit la branche bosniaque de la fondation Al-Haramaïn sur sa liste d'organisations liées au réseau d'Oussama Ben Laden, avaient indiqué des responsables américains.