L'eau douce va se faire rare. Nous boirons l'eau de mer dessalée. C'est déjà ce que font les habitants des pays du golfe persique et de la côte californienne. Avec la raréfaction des ressources d'eau potable, si rien n'est fait, d'ici à 2025, 4 milliards d'êtres humains – c'est-à-dire la moitié de la population du globe – seront confrontés à un déficit en eau. L'humanité n'aura d'autre choix que de se tourner vers une réserve quasi inépuisable, en l'occurrence la mer. Le constat n'est point, ici, une simple vue d'esprit, mais une réalité sur laquelle les experts attirent notre attention. Et même les Européens, à l'exemple de l'Espagne, ont été gagnés par cette quête obsessionnelle et s'équipent en conséquence de gigantesques unités pompant de l'eau de mer pour la transformer en eau potable. Mais cette solution coûte cher, ne serait-ce que par les grandes quantités d'énergie qu'elle demande. Certains n'hésitent pas à affirmer – sur un ton péjoratif – que la région catalane, dont Barcelone, est sous perfusion. Et pour cause, les habitants de Barcelone s'humectent désormais le gosier avec l'eau de Marseille. A sec, la capitale catalane a dû faire appel à l'approvisionnement extérieur pour étancher la soif de ses habitants ; l'eau potable arrive par bateau directement depuis le port français et depuis les usines d'eau potable du sud de l'Espagne. Une situation temporaire, car d'ici à la fin 2009, l'usine de dessalement construite par Suez Environnement sera opérationnelle. Cette unité, qui dessalera l'eau de mer à travers des membranes filtrantes, fournira à la ville 200 000 m3 d'eau par jour, l'équivalent de la consommation d'eau de 1,3 million d'habitants.