Résumé de la 2e partie n Spartacus, après la prophétie de sa femme qui est prêtresse, organise la révolte des gladiateurs... Les Gaulois sont venus me parler. Ils renoncent presque tous. — C'est de la folie ! Pourquoi ? — Ils ont peur. Tant que ce n'était qu'un projet, ils étaient d'accord, mais maintenant qu'il faut passer à l'action, ils n'ont plus le courage. — Tu leur as rappelé les prédictions de Spartaca nous promettant la victoire ? — Je l'ai fait. Je n'en ai convaincu qu'un petit nombre. Les autres ont juré qu'ils ne diraient rien, mais j'ai peur qu'ils parlent. Il faut avancer la date. Caius Battiatus vient vers eux, l'air furieux. Il est interdit aux gladiateurs de se parler pendant l'entraînement. Spartacus répond brièvement au Gaulois : — Ce soir... Le soir venu, environ la moitié des deux cents pensionnaires de la caserne se retrouvent dans les cuisines. Ils y sont venus sans bruit, dans le plus grand secret. Spartacus prend la parole à voix basse, pour convaincre les derniers indécis : — Vous avez tous été des hommes libres. Vous avez un pays, une famille. Certains ont une femme et des enfants. Voulez-vous les revoir ? Beaucoup acquiescent, d'autres restent silencieux. — Ou bien préférez-vous mourir d'une manière infamante, vous égorger entre vous pour le plaisir des Romains ? Encore une fois, les réactions sont partagées. Mais une voix s'élève en sourdine : — Spartaca ! Que dis-tu, Spartaca ? La prêtresse de Dionysos va chercher une cruche de vin et en renverse un peu dans une écuelle. Il y a un silence impressionnant. Tous ces combattants redoutables, aux pectoraux et aux bras puissants, certains couverts de cicatrices, sont suspendus à ses lèvres. Enfin, elle parle d'une voix solennelle : — Je vous vois devenir une armée innombrable. Rome tremblera devant vous. — Aurons-nous la victoire ? — Oui, beaucoup de victoires. — Rentrerons-nous chez nous ? — Je ne sais pas. Les dieux ne le disent pas... Spartacus interrompt ce dialogue. — Il faut faire vite ! Nous risquons d'être surpris. Que ceux qui veulent venir me suivent, que les autres regagnent leur chambre et se taisent ! Aussitôt deux groupes se forment. Les uns vont s'emparer de couteaux et de broches, les autres rejoignent en silence logement. Bientôt les révoltés se retrouvent à l'extérieur, car – c'est extraordinaire, mais c'est ainsi – la caserne n'est ni fermée ni gardée. Leur premier souci est de se compter : avec Spartacus, Spartaca et Crixos, ils sont en tout soixante-treize à tenter la grande aventure. Comment peuvent-ils réussir avec pour seules armes des ustensiles de cuisine ? Ils ne le savent sans doute pas eux-mêmes, mais c'est à ce moment que la chance intervient de la manière la plus inespérée. Pendant toute la nuit, Spartacus et les siens se cachent dans Capoue. Ils se mettent en route au matin et ils tombent nez à nez avec un convoi d'armes destiné à leur caserne. Les soldats qui assurent le transport sont rapidement neutralisés et chaque gladiateur n'a qu'à se servir dans la spécialité qui est la sienne. Car tous ne combattent pas de la même manière : certains ont un trident et un filet, d'autres, un bouclier rond et une épée recourbée, d'autres encore, un armement proche de celui de l'armée romaine. L'opération n'a pas duré plus de quelques minutes, et c'est une troupe puissamment armée qui quitte la ville. (à suivre...)