Résumé de la 1re partie n Aulus Nigidius, riche financier, s'inquiète, auprès de Caius Battiatus, de savoir s'il n'y avait pas de risque de complot vu que le corps des gladiateurs était composé de Gaulois et de Thraces... La civilisation y est plus ancienne qu'en Italie et ses habitants sont aussi évolués que les Romains. Seulement voilà : la Thrace est passée sous contrôle romain au milieu du XIe siècle et, comme dans tous les pays conquis, les hommes en âge de porter les armes sont enrôlés dans les auxiliaires de l'armée. Cela, Spartacus ne l'a pas supporté. Dès qu'il a pu, il a déserté. Mais il a été repris et envoyé avec d'autres à la caserne de Capoue. Qui est Spartacus ? Sans nul doute, un combattant d'exception, à la force prodigieuse et doué d'une remarquable science des armes, acquise à l'armée et perfectionnée chez les gladiateurs. Pour le reste, il se dit berger. Selon lui, les soldats romains l'auraient arraché à ses brebis pour l'emmener. A la caserne, on murmure que c'est, en fait, un prince. Sa façon de s'exprimer, son intelligence, sa connaissance des grands auteurs, qu'il cite avec aisance, trahissent chez lui de hautes origines. C'est lui le chef incontesté du complot. Tous, y compris Crixos, reconnaissent son autorité. Mais l'âme du mouvement est le troisième personnage, qui est, de loin, le plus singulier. C'est une femme, une prêtresse et la propre épouse de Spartacus. Elle habite la caserne et partage sa chambre, ce qui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'est pas interdit : quelques gladiateurs vivent avec leurs compagnes. Elle se fait appeler Spartaca et elle est tout aussi mystérieuse que son mari. Tout ce que l'on sait, c'est qu'elle est Thrace comme lui. Elle a été fait prisonnière pour une raison qu'on ignore. Spartacus et elle se connaissaient-ils avant leur capture ou se sont-ils connus à ce moment ? Ils refusent de le dire. En tout cas, ils ont demandé à ne pas être séparés et les Romains ont accepté. La trentaine également, Spartaca frappe par sa longue chevelure, ses yeux noirs et la fierté de ses traits. Elle se prétend prêtresse de Dionysos et nul ne met en doute ses affirmations. La Thrace est la terre de prédilection de cette divinité au génie puissant et aux pouvoirs inquiétants. Spartaca connaît les charmes et les formules qui dévoilent l'avenir, elle sait lire dans l'aspect du vin les volontés des dieux. Sa première prophétie elle l'a faite pour son mari. Peu après leur arrivée à Capoue, elle s'est soudain mise à contempler le gobelet que Spartacus allait porter à ses lèvres. Elle l'a pris en main, elle a prononcé quelques paroles mystérieuses et lui a déclaré — Les dieux te promettent la liberté et la gloire éternelle ! Au début de l'été 73 av. J.-C., tout est prêt. La quasi-totalité des deux cents gladiateurs de la caserne ont juré à Spartacus de le suivre dans la révolte. L'opération est pourtant délicate. Les gladiateurs n'ont pas d'armes. Ils s'entraînent avec des armes factices en bois, les véritables étant gardées sous clé dans l'armurerie. Pour passer à l'action, ils s'empareront des couteaux et des broches à rôtir qui se trouvent dans la cuisine. Par la suite, ils verront bien... Ce sont sans doute ces difficultés, ainsi que la perspective du châtiment, qui ne peut être que la mort dans les pires supplices, qui en font reculer bon nombre au dernier moment. Crixos vient annoncer la mauvaise nouvelle à Spartacus à l'entraînement. Ils se parlent, tout en simulant un combat avec leurs épées de bois. (à suivre...)