Les services de sécurité ont recensé, au premier trimestre 2008, 1 920 mineurs, dont 584 filles, en danger moral et physique. Une augmentation de 7,02% comparativement à l'an dernier où 1 794 mineurs dans cette situation ont été signalés. Ce chiffre inclut les statistiques des 48 wilayas du pays. Ces adolescents vivent dans des conditions lamentables. Pour subvenir à leurs besoins, ils optent pour des solutions faciles, telle la mendicité. 1 490, d'entre eux, ont été remis à leurs parents et 348 ont été placés dans différents centres spécialisés. «Ces enfants dévoilent, rarement, leur filiation. Ils font tout pour brouiller les pistes aux enquêteurs», explique Karima Guereroudj, inspectrice de police au service de protection de l'enfance. La catégorie d'âge des 13-16 ans arrive en tête des enfants concernés avec 795 mineurs. Elle est suivie par la tranche d'âge des 16-18 ans avec 573 mineurs. Ceux de 10-13 ans sont au nombre de 317, et ils sont 235 à avoir moins de 10 ans. Par wilayas, c'est Alger qui vient en tête avec 334 mineurs. Elle est suivie d'Oran avec 190, puis Tlemcen avec 123 enfants. Au Sud, c'est la wilaya de Biskra qui prend les devants avec 68 enfants arrêtés. Les enquêteurs citent souvent des cas étonnants comme cette mère célibataire de 17 ans. Avec un nourrisson d'à peine sept mois, elle préfère la rue et la mendicité au centre d'accueil. Présentée à maintes reprises devant le juge d'instruction, elle a toujours trouvé le moyen de retourner à la rue. Inconsciente des dangers auxquels elle expose son bébé, elle semble plus à l'aise dans la rue. Sous d'autres cieux, intervient Mme Guereroudj, «l'enfant, dans ce genre de situation, est vite pris en charge par les services sociaux». En Algérie, le manque flagrant de centres d'accueil est, selon elle, la principale cause de cette situation. Il n'est, donc, pas étonnant de voir toutes ces femmes errer dans la rue avec une ribambelle d'enfants au vu et au su des pouvoirs publics.