Résumé de la 5e partie n Jason apprend que parfois les policiers arrêtent les automobilistes juste pour se mettre entrain et passer le temps... Au lieu de ça, j'ai demandé : — Tu as fait autre chose, à l'instant. C'était quoi ? — Autre chose ? — Tu as touché le coffre arrière de la voiture. On aurait dit que tu vérifiais quelque chose. C'est ça ? — Non. Je laissais quelque chose. — Quoi ? — Mes empreintes digitales. — Pardon ? Sa voix s'est faite soudain lasse et patiente, beaucoup plus vieille que celle de ma sœur cadette. — Si jamais je me faisais descendre en arrêtant une voiture, et qu'on rattrape le conducteur par la suite, on retrouverait mes empreintes et il ne pourrait pas dire qu'il n'était pas sur les lieux, tu piges ? Seigneur. Ma petite sœur. — Je pige. On a encore arrêté deux voitures et elle a mis une contredanse à une femme pour défaut de feu arrière. «Je l'aurais laissée filer après un simple avertissement, mais elle a voulu faire la maligne», a-t-elle dit, puis on s'est garés derrière une pile de pont, le long du port. Il faisait maintenant nuit noire et une fois les phares éteints, on n'a plus vu que les clignotants rouges de la radio. De faibles lueurs rouges et vertes indiquaient la position des bateaux au mouillage dans le port. — C'est l'heure de calmer nos aimables automobilistes, a-t-elle dit en tournant les boutons du radar fixé sur le tableau de bord. Deux voyants rouges se sont allumés. Sur celui de gauche on lisait : «00», et sur, celui de droite : «70». — Tu vois ces deux chiffres ? a-t-elle dit. A gauche, c'est la vitesse d'une voiture, ou d'un camion au moment où il passe. A droite, la vitesse de déclenchement de l'alarme. Chaque fois qu'un véhicule dépasse le 70, une joyeuse petite sirène se met à couiner. — Et quelle est la vitesse maximale autorisée ici ? — Quatre-vingt-dix. La visibilité est bonne ce soir, il n'y a pas beaucoup de circulation et il ne pleut pas. Je vais leur laisser une marge de 10 kilomètres à l'heure pour s'amuser. Au-dessus, ça fera de l'argent pour les caisses de l'Etat. — Voilà qui semble raisonnable, ai-je dit. — Merci, a-t-elle répondu, dans l'obscurité. Alors. Et la Californie ? Elle t'a bien traité, pendant toutes ces années ? — Très bien, Lynn-Lynn, ai-je répondu en employant le vieux surnom de quand on était gamins. Mais, j'ai fini par en avoir assez de ce temps parfait et de tous ces gens qui voulaient être parfaits et j'ai décidé de rentrer au pays. — Et tes affaires, là-bas, ça marchait comment ? J'ai pensé à diverses réponses possibles et j'ai dit : — Ça marchait. Mais au bout d'un certain temps... ma foi, tant pis si c'est une expression un peu éculée, mais j'en ai eu ras-le-bol. J'ai mis assez d'argent de côté et j'ai réussi quelques bons placements, alors je m'offre des vacances. (à suivre...)