Résumé de la 7e partie n La réponse de Jason ne convainc pas Lynn quand celle-ci lui demande comment il a pu échapper à la prison vu les nombreuses accusations dont il a fait l'objet... L'autre policier est resté à côté de notre voiture, et j'ai légèrement tressailli en voyant qu'il avait son pistolet de service à la main, contre sa jambe. L'autre s'est avancé jusqu'à la camionnette du côté du passager, puis Lynn du côté du conducteur. Ils avaient tous deux sortis leurs torches et ils éclairaient l'avant du véhicule. Une minute plus tard, Lynn est revenue vers notre voiture ; la carte grise de la camionnette et le permis de conduire du conducteur à la main. Elle a appelé le central et a très vite obtenu une réponse : le conducteur était en règle, il n'avait aucune contravention inscrite au fichier. Elle a murmuré : — Eh bien, il en aura une avant la fin de la soirée. — Qui sont tes deux amis ? — Mon renfort ? (Elle parlait sans lever les yeux tout en remplissant le procès-verbal.) Quand on parle d'eux on dit : «l'unité-grabuge». Toutes les voitures patrouillent sur un secteur précis, sauf celle-ci. Elle va partout où un renfort est nécessaire, ou bien quand on craint des troubles quelque part, à l'heure de fermeture d'un night-club par exemple. J'ai regardé la camionnette et j'ai demandé : — C'est parce qu'il s'agissait d'une camionnette, n'est-ce pas ? Un bref hochement de tête. — On les déteste. On les appelle des cercueils à flics. On ne peut jamais savoir s'il y a un type à l'intérieur, ou six. Rien ne dit qu'au moment où l'on s'approche, la portière ne va pas s'ouvrir et qu'on ne va pas se trouver face à deux braqueurs de banques en cavale, armés jusqu'aux dents et prêts à vous transformer en passoire. C'est pour ça qu'on essaie de se protéger mutuellement, dans toute la mesure du possible, chaque fois qu'on arrête une camionnette. J'ai entendu le clic du stylo et elle a arraché la contravention de son bloc, puis elle est ressortie. Elle a ri à ce que lui disait l'un des policiers et a tendu la contravention au conducteur de la camionnette – je ne voyais toujours pas quelle tête il avait – puis elle est revenue se mettre au volant. Elle a redémarré en douceur après avoir éteint le gyrophare, et m'a demandé : — Alors, tu t'amuses bien ? — Plus que tu ne penses ! On s'est arrêtés un moment pour boire un café dans des gobelets en polystyrène en regardant les lumières aux alentours de Porter Harbor. La voiture était garée dans un petit parking près de Gebo Park et on a observé les allées et venues des promeneurs nocturnes dans les allées du jardin public. Même là, je voyais à ses yeux que Lynn restait en alerte, regardant tout autour de nous, repérant les piétons et les cyclistes dans l'obscurité, et revenant à intervalles réguliers au miroir placé derrière le comptoir pour s'assurer que quelque assassin ou autre agresseur ne s'approchaient pas en catimini. (à suivre...)