Résumé de la 3e partie n Après avoir signé une décharge au commissariat de police — au cas où il serait abattu — Jason accompagne sa sœur Lynn pour effectuer une mission... Une fois dans la voiture, elle a mis le moteur en marche, a essayé les phares et le gyrophare bleu fixé sur le toit, et brièvement actionné la sirène. — Je suppose qu'il vaut mieux l'essayer ici plutôt que de s'apercevoir qu'elle ne marche pas au moment où on rattrape un chauffard ivre, ai-je observé. — Bien vu, a-t-elle répondu en reculant pour sortir du parking. Mais je peux te dire que ça énerve les gens du quartier. — Je croyais qu'ils étaient ravis d'avoir les flics pour voisins ? — Tu parles ! Surtout quand on relâche des poivrots sur le coup de trois heures du matin et qu'ils prennent leur pelouse pour des W-C publics. On est, partis dans les rues désertes de Porter, Lynn conduisant avec calme et assurance. La soirée ne faisait que commencer et je lui ai jeté un nouveau coup d'œil. Un pistolet, des menottes et d'autres ustensiles étaient accrochés au gros ceinturon réglementaire qu'elle portait sur son uniforme bleu foncé. Il y avait aussi, à son flanc, une radio portative dont le micro était fixé à l'épaule. — Ça ne pèse pas trop lourd, tout ça ? ai-je demandé. — Oh, si ! Il y en a bien pour dix kilos, sans compter le gilet. — Qu'est-ce que tu trimballes, comme ça ? Je l'écoutais et je voyais que tout en conduisant elle scrutait dans toutes les directions, observant, évaluant, surveillant. — Voyons. En plus du pistolet, il y a deux autres chargeurs, deux paires de menottes, les clés, une matraque télescopique, une bombe à poivre et un bâton de rouge à lèvres. — Vraiment ? L'ombre d'un sourire. — Non, pas vraiment. Et la radio, aussi. Et quelque chose de nouveau. Tu vois ce bouton rouge, là ? J'ai regardé l'endroit qu'elle montrait du doigt, sur la radio accrochée à sa hanche. — Oui. — C'est pour les appels de détresse. J'appuie deux fois et le standard reçoit un message préenregistré, «l'agent X. a besoin d'aide» et, dans les cinq minutes qui suivent, toutes les voitures de patrouille se portent à mon secours. C'est bien. J'étais encore un peu sous le choc que j'avais ressenti devant cet uniforme et cet attirail de policier, et pas seulement en raison de notre parenté. La dernière fois que j'avais vu Lynn, quelques jours plus tôt, elle buvait une bière à une terrasse de son immeuble en bordure du port, pour fêter mon retour dans le Nord-Est glacial après de nombreuses années passées en Californie. Elle portait ce jour-là un grand T-shirt rose pâle et un short de tennis blanc, et ses cheveux lâchés lui tombaient sur les épaules. Rien à voir avec la femme policier à la tenue impeccable assise à côté de moi. (à suivre...)