Résumé de la 17e partie n Jeanne est de nouveau accusée de meurtre : cette fois-ci, elle est dénoncée par une jeune fille dont le père a recueilli la jeune femme... On s'interroge : cette femme qu'on a lavée de tout soupçon, est donc coupable ? Elle aurait tué tous ces enfants ? comment une sommité comme le docteur Thoinot a-t-il pu se tromper ? Cela dépasse l'entendement ! Le juge Belleau est particulièrement troublé. Il demande qu'on reprenne les conclusions de son autopsie et il confie une nouvelle mission au docteur Bruneau, anatomiste et pathologiste de renom. «Je vous prie de faire l'analyse la plus minutieuse qui soit. Un monstre est peut-être en liberté, tout dépendra de cette autopsie !» Le corps du jeune Auguste est exhumé et de nouveau disséqué. Le docteur Bruneau va s'appliquer. Et, cette fois-ci, les conclusions sont totalement différentes. Le docteur Bruneau a d'abord constaté que la marque rouge sur le cou de l'enfant n'a pas été causée par le col de sa chemise, mais par une strangulation. Il a procédé à plusieurs expériences, examinant des marques faites par des cols de chemise et des marques de strangulation. «La marque de chemise laisse un trait sur la peau, alors que la marque de strangulation est moins régulière, mais plus profonde !» Il a observé, ensuite, au-dessous des cartilages du cou, des lésions qui auraient pu être laissées par des ongles. Le larynx et le pharynx sont couverts d'ecchymoses, provoquées également par la strangulation. En tout cas, un col de chemise ne pouvait causer de telles lésions ! Le médecin suppose que l'enfant a été étranglé avec un mouchoir ou un autre linge que le meurtrier a noué autour du cou. Dans la première autopsie, le médecin a parlé également d'une maladie infectieuse, qui aurait causé la mort de l'enfant. L'enfant souffrait effectivement d'une légère méningite, d'origine tuberculeuse, à un stade si précoce qu'elle ne pouvait être tenue pour la cause du décès. Après avoir lu le rapport, le juge Belleau écoute le docteur Bruneau. — vous êtes sûr de ce que vous annoncez ? — absolument sûr ! — si cette femme est responsable du décès de cet enfant, elle doit l'être également des autres… Cinq enfants auraient péri par sa main ! — je n'ai pas fait les autres autopsies, mais pour le dernier, je suis sûr : il a été étranglé ! Fort de ce nouveau rapport, le juge d'instruction fait aussitôt procéder à l'arrestation de Jeanne Weber, alias Moulinet. — je suis innocente, crie Jeanne. On l'interroge sur son séjour chez le fermier. — j'aimais bien les enfants, je ne pouvais pas leur faire de mal ! Elle fait une crise de larmes, elle se débat, elle tente de s'enfuir. Elle est aussitôt maîtrisée et transférée à la prison de Bourges. (à suivre...)