Résumé de la 5e partie n Quatre enfants ? dont le sien ? sont morts, étouffés, chez Jeanne Weber. Un quatrième a été sauvé de justesse. Le médecin qui l?a soigné alerte la police. Au moment des faits, Jeanne Weber est âgée de 30 ans. Elle est originaire de Keritry, un village de pêcheurs, du nord de la France, qu?elle a quitté à l?âge de quatorze ans, pour s?installer à Paris. En 1893 elle a épousé Jean Weber, un ouvrier, et depuis elle vit avec lui au passage de la Goutte d?Or. Elle a eu trois enfants, deux filles et un garçon. Les filles sont mortes en bas âge ; le garçon, parvenu à l?âge de sept ans, est décédé à son tour, il y a quelques semaines seulement. Dans la famille, on a beaucoup plaint la jeune femme sur laquelle le sort semblait s?acharner. Quand elle demandait à ses belles-s?urs de lui confier leurs bébés, on croyait que c?était pour compenser la perte des siens. Au demeurant, elle était très douce et personne ne pouvait deviner ses desseins ! Dans l?après-midi du 6 avril 1906, deux officiers de police se présentent au domicile de Jeanne Weber. Une femme au visage rond et inexpressif leur ouvre la porte. «Vous êtes bien Jeanne Weber ? lui demande l?un des policiers. ? Oui, répond-elle. ? Vous êtes accusée de meurtre. Vous êtes priée de nous suivre, sans opposer de résistance, au commissariat de police.» Elle n?offre aucune résistance. Elle ferme son appartement et suit les deux hommes. Au commissariat de la Goutte d?Or, on lui signifie de nouveau la raison de son inculpation : meurtres d?enfants confiés à sa garde. On attend qu?elle proteste, qu?elle rejette les accusations, mais elle se contente de fixer les hommes de loi de ses grands yeux noirs dans lesquels brille une étrange lueur. Au commissariat, deux enquêteurs sont aussitôt nommés, l?inspecteur Bovet et l?inspecteur Corot, qui commencent aussitôt à interroger les parents des victimes de Jeanne. Comme l?a signalé la mère du petit Maurice, qui a failli être la cinquième victime, le premier enfant décédé chez Jeanne, la petite Georgette, a eu un premier malaise, après que sa mère la lui a confiée. C?est une voisine, madame Pouche, qui est allée chercher la mère dans la blanchisserie où elle travaille. La voisine rapporte à l?inspecteur Corot ce qui s?est passé ce jour-là. «J?ai trouvé l?enfant sur les genoux de Jeanne. Elle était toute bleue et avait de la bave qui sortait de la bouche. Jeanne avait les mains posées sur sa poitrine et serrait, la faisant suffoquer davantage. J?ai aussitôt couru chercher la mère. Elle a enlevé la fillette à Jeanne et elle a presque aussitôt retrouvé son rythme respiratoire. Une heure après, elle allait mieux et la mère est retournée à son travail. Trois quarts d?heure après, j?ai entendu les cris du bébé : j?ai revu la même scène, bébé suffoquant et Jeanne pressant la poitrine. J?ai couru chercher la mère. Le père rencontré dans la rue est venu avec nous. Il a voulu prendre l?enfant mais Jeanne s?est écriée : ?Laisse, tu ne vois pas que j?essaye de la ranimer ?? Mais la petite est morte peu après.» (à suivre...)