La couleur verte est valorisée dans beaucoup de cultures. Dans la mythologie égyptienne, le dieu Osiris était vert : comme il a connu la mort et la résurrection, il symbolise à la fois la mort, présidant sous terre au jugement des morts, et la vie, procédant, chaque année, au renouveau printanier. Chez les Grecs, Perséphone réside aux enfers, mais au printemps, quand la nature est verte, elle fait une apparition sur terre. Ce mythe se retrouve chez les Aztèques où la déesse Xochiquetzal réside également dans un endroit ténébreux, le pays de l'Ouest, c'est-à-dire le royaume des morts, réapparaissant au printemps, pour présider à la naissance des fleurs. Dans ces mythes, le vert est ainsi associé à la mort, ce qui explique, dans certaines cultures l'ambivalence de son symbolisme. Le vert, c'est aussi bien la couleur de l'herbe et de l'eau des rivières, symbole de vie et de régénération, mais c'est aussi la couleur que prend le visage du mourant, c'est la couleur des chairs qui tombent en putréfaction. Dans certaines cultures, la couleur verte est associée à la destinée, à la fortune, bonne ou mauvaise. Dans l'occident chrétien, le vert a été longtemps tenu en aversion. Selon Michel Pastoureau, qui a consacré à l'histoire des couleurs une étude très documentée, le vert passait pour une couleur maléfique, associée au diable. C'est pourquoi les vêtements de couleur verte étaient très rares et ceux qui les portaient étaient tenus en suspicion. Pourtant, dans le christianisme primitif, le vert était la couleur de l'espérance. C'est sans doute par réaction à l'islam qui valorisait la couleur verte, que celle-ci était détestée.