Justice n «On inculpe avec des preuves et on disculpe avec des arguments, on vous a donné nos arguments, donnez-nous notre acquittement.» C'est aujourd'hui que devait reprendre les plaidoiries des avocats de l'affaire dite de l'Ecole de police de Châteauneuf dont le procès s'est ouvert samedi 4 juillet. Les faits remontent au mois de mai 2008 lorsqu'une lettre anonyme a été adressée au Dgsn faisant état de «magouilles» et de faux dans les épreuves d'accès au grade de commissaire principal et où le nom d'un officier a été cité. Cet officier, M. Corso, au niveau très faible et même médiocre, aurait réussi à l'examen avec l'aide des examinateurs ce qui a poussé la Dgsn à ouvrir une enquête puis à annuler les épreuves. La première journée a vu l'audition des 12 prévenus qui devaient répondre notamment des chefs d'inculpation de faux dans les écritures administratives, en application aux articles 32-33 de la loi 01/06 portant lutte contre la corruption et les articles 409 et 222 du code pénal. Le directeur de l'école, M. Dridi a, pendant plus d'une heure et avec une grande sérénité, tenté de prouver son innocence en criant au complot. «J'ai fait un rapport d'une page et demie que j'ai envoyé à ma tutelle, document que je ne retrouve pas dans le dossier.» «J'ai demandé une expertise calligraphique pour déterminer la responsabilité, on me l'a promise, mais c'est une expertise sur les encres utilisées que je retrouve dans le dossier. Quant à l'inculpé, M. Corso, il a clamé son innocence insistant sur le fait qu'en tant que candidat il n'a rien à voir ni avec la correction des épreuves ni avec le faux si faux il y a. C'est Me Cherbal Seïf El-Islam qui ouvrira le bal des plaidoiries. «Les enquêteurs ne doivent pas avoir ce redoutable privilège de détenir la vérité car ils ne la détiennent pas. Un enquêteur doit aider le tribunal dans sa quête pour la justice. L'administration écrit et ne parle pas. M. Le président on inculpe avec des preuves et on disculpe avec des arguments, on vous a donné nos arguments donnez-nous notre acquittement», a-t-il notamment lancé en direction du tribunal. C'est sûrement tard ce lundi après-midi que le tribunal rendra son verdict final sur une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre.