La Déclaration d'Alger qui a sanctionné, hier, à El-Aurassi, les travaux de la première journée de la conférence des ministres africains de l'Environnement sur les changements climatiques, porte un certain nombre de décisions et d'initiatives dont la création de l'Observatoire africain sur le climat. Le continent noir ne veut plus continuer à subir les effets dévastateurs de changements climatiques dont il n'est pas responsable. Les ministres africains en charge de l'Environnement ont réaffirmé dans la «déclaration d'Alger», leur engagement à mettre en œuvre les instruments régionaux et internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques. Bien que leur continent n'ait contribué ni à l'origine ni à l'aggravation de ces changements, il n'en est pas moins le plus touché par leurs conséquences désastreuses. Dans cette déclaration qui sera présentée lors du prochain Conseil des ministres de l'Union africaine (UA), il a été décidé le lancement d'une initiative africaine sur l'adaptation et la création d'un observatoire africain sur le climat et la mise en place d'une «Task Force Ministérielle» (force ministérielle africaine de travail) sur les changements climatiques comme support politique aux négociateurs africains dans le cadre des importantes échéances à venir dont la rencontre de Copenhague (Danemark ) prévue en décembre 2009. Par ailleurs, la déclaration d'Alger demande à la conférence des parties la prise en compte des préoccupations du continent africain notamment en matière d'adaptation, d'atténuation, de renforcement des capacités, de transfert des technologies et de financement. Ils appellent à l'adoption d'un protocole sur l'adaptation «devant prendre en compte les priorités africaines comme la lutte contre la désertification, la dégradation des sols, la gestion intégrée des zones côtières pour enrayer l'érosion côtière et les effets des niveaux de la mer, la sauvegarde de la biodiversité et les ressources en eau», cite la déclaration. En matière d'atténuation, la déclaration insiste sur la facilitation de l'éligibilité des activités d'atténuation relatives à la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts dans les futurs mécanismes d'incitation positive de réduction des émissions (Redd) par la distribution géographique équitable du mécanisme de développement propre (MDP). En outre, les Africains appellent à la promotion de l'apprentissage par la pratique pour le renforcement des capacités afin de soutenir le transfert des connaissances et la mise en place d'un cadre institutionnel pour prendre en charge tous les aspects relatifs au transfert de technologie. L'accroissement du niveau des financements, enfin, devrait, selon la déclaration, se faire à travers le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) «et l'extension du ‘'share of proceeds'' des MDP à tous les autres mécanismes du marché carbone pour contribuer au fonds d'adaptation».En définitive, une Alliance continentale sur le climat en Afrique et dans les autres régions du monde, a été décidée par les experts et ministres africains en charge de l'Environnement «dans le but de promouvoir des actions vigoureuses en matière d'adaptation et de réduction de la vulnérabilité», précisent-ils, invitant les groupes régionaux, les organisations internationales et la société civile à soutenir cette alliance, plate-forme de dialogue, d'échange et de partenariat durable dans l'objectif d'instaurer une bonne gouvernance environnementale. Bouteflika : «L'Afrique est prête à réagir» n Le président de la République a indiqué dans un message lu par son représentant personnel, le ministre d'Etat, Abdelaziz Belkhadem, lors de l'ouverture officielle de la conférence africaine sur les changements climatiques que «l'Afrique est prête à réagir. Elle a progressé dans l'élaboration de ses propositions et elle est à même de formuler dans les meilleurs délais une position commune». Le Président a signalé que l'Afrique qui représente 14% de la population mondiale, est un continent vulnérable aux changements climatiques. «Il n'a pas contribué historiquement au changement climatique et n'est responsable que de 3,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Avec ses ressources forestières,17% du patrimoine mondiale, elle constitue de fait un puits net. Elle n'en est pas moins le continent le plus affecté et le plus vulnérable aux changements climatiques», a-t-il dit, évoquant le rapport sur l'impact du changement climatique en Afrique émanant du secrétariat de la convention Cadre des Nations unies qui est éloquent à ce sujet. «La température moyenne a déjà augmenté de 0,7°C au cours du XXe siècle et les prévisions du scénario moyen sont alarmantes», a-t-il repris saluant enfin la décision prise par l'Opep le 24 octobre, d'ajuster l'offre pétrolière pour stabiliser le marché.