Choc Les Etats-Unis ont estimé, vendredi soir, que l'ancien président irakien était un «prisonnier de guerre ennemi», mettant fin à un flou qui avait entouré son statut depuis sa capture le 13 décembre. Le Pentagone a officiellement confirmé, vendredi soir, que le président irakien déchu «Saddam (Hussein) a le statut de prisonnier de guerre ennemi». Le secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, a été informé, vendredi, que les juristes du Pentagone avaient jugé que le président déchu irakien était un prisonnier de guerre aux termes des Conventions de Genève, a dit Lawrence DiRita, porte-parole du Pentagone. Cependant, M. DiRita a laissé la porte ouverte à des réexamens de l'attribution de ce statut en faisant valoir que les conventions prévoyaient ces procédures. «Si de nouvelles informations arrivaient plus tard, il y aurait alors une procédure pour évaluer cette information», a dit ce proche de M. Rumsfeld. Ce statut permet de juger l'ancien dictateur pour crimes de guerre. La décision des juristes semble avoir pris de court les hauts responsables du Pentagone. Plus tôt dans la journée, une certaine confusion était observée après des déclarations par un responsable de la Défense selon lequel les Etats-Unis ont «décidé de lui (Saddam Hussein) attribuer le statut de prisonnier de guerre.» Un haut responsable avait ensuite déclaré que «son statut juridique précis est en cours d'examen», mais pas encore décidé. Le Pentagone s'était refusé à faire une déclaration officielle à ce sujet. Par ailleurs, le Conseil de gouvernement transitoire irakien a exprimé, ce jour, samedi, son irritation après la décision du Pentagone d'accorder le statut de prisonnier de guerre au président déchu Saddam Hussein. «Nous sommes étonnés par cette décision et allons en parler avec l'Autorité provisoire de la coalition (CPA), car nous n'en avons jamais discuté auparavant», a affirmé le juge Nourreddine Dara, qui dirige au sein du Conseil, le comité juridique. «Pour nous cela ne change rien. La déclaration du Pentagone ne nous concerne pas. Il est un criminel. Il a commis des crimes contre les Irakiens et sera jugé par les Irakiens devant un tribunal irakien», a souligné M. Nourreddine Dara. Et d?ajouter que l'ancien président irakien Saddam Hussein pourrait être jugé dans les six prochains mois.