Estimation n «Le vieux bâti ne représente pas la plus grande part de notre parc national de logements.» Cette déclaration a été faite ce matin par le ministre de l'Habitat lors de son passage sur la Chaîne III de la Radio nationale. Et même s'il n'a pas donné un chiffre actuel du vieux bâti en Algérie, le ministre a fait savoir que notre pays «comptait 2 200 000 logements en 1966» . L'invité de la radio a, en outre, annoncé que des études pour identifier ces anciennes constructions sont en cours. «Nous avons inscrit une enveloppe budgétaire dans le cadre de la loi de finances de l'année dernière de 840 millions de dinars pour faire un diagnostic sur les vieux bâtis dans les grandes villes du pays, notamment Alger, Annaba, Constantine et Oran.» Noureddine Moussa a évoqué aussi le problème du non-respect des normes d'urbanisme en Algérie, devenu «un casse-tête» pour les autorités. D'après lui, la loi est claire et celle 90/29 amendée en 2004, relative à l'urbanisme et à la construction, prévoit deux instruments : le Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme qui planifie la croissance urbaine économique et sociale et le Plan directeur de l'occupation des sols définissant l'usage du sol. Selon le ministre, il existe une anarchie dans la construction et le non-respect de ces dispositifs. «Durant les années 1990 beaucoup de citoyens ont cru avoir le droit de disposer de lots de terrain, il existe des instruments et des dispositifs qui doivent être respectés par tout le monde. Nous ne pouvons pas travailler dans l'anarchie, évaluer la croissance urbaine reste important», affirme-t-il. Cependant, il n'écarte pas la régularisation de la situation de dizaines de milliers de personnes qui ont érigé des bâtisses sans avoir de permis de construction, mais à condition que le terrain en question réponde aux normes de sécurité. «La loi concernant l'achèvement des constructions est très claire, elle permet à des dizaines de milliers d'Algériens d'être régularisés et d'avoir des documents officiels prouvant leur patrimoine. Mais il faut savoir que l'article 3 de la même loi prévoit aussi des exclusions, puisque tout ce qui ne peut pas être régularisé ne le sera pas», indiquera encore le ministre. Le premier responsable du secteur de l'habitat a expliqué qu'«un simple certificat d'urbanisme délivré par l'administration ne suffit pas pour procéder à la construction puisque celui-ci ne donne que des indications techniques sur le sol. C'est le permis de construire qui donne l'autorisation de construire». En répondant à une question sur les zones côtières à risque des mouvements sismiques et aux inondations, le ministre a déclaré que l'Algérie dispose d'une expérience dans la gestion dans ce domaine. «Nous sommes en avance par rapport à nos voisins et plusieurs pays africains. C'est pour cette raison que la Ligue arabe a décidé d'implanter le Centre arabe de génie parasismique en Algérie», a fait remarquer le ministre qui précise que des études sont déjà lancées en partenariat avec des spécialistes japonais pour connaître les régions représentant des risques des mouvements de terre et des dangers de la nature.