Le vieux bâti, un casse-tête chinois pour les pouvoirs publics qui n'arrivent toujours pas à endiguer ce phénomène. Toutes les villes du pays sont touchées, et le visage qu'elles renvoient est souvent hideux. Le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme semble être engagé plus que jamais à mobiliser les grands moyens pour tenter de soigner l'image des grandes métropoles algériennes. Un budget conséquent est dégagé à cet effet. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a souligné, hier, lors de son passage sur les ondes de la radio Chaîne III, qu'une enveloppe de "900 millions de dinars sera consacrée exclusivement pour traiter ce problème à travers un travail de diagnostic confié aux spécialistes". Cette méthode de travail est dictée essentiellement par la nature du sol algérien d'autant que "le nord du pays est classé zone sismique". Noureddine Moussa appelle, à ce propos, à la création d'un "centre de prévention contre le séisme et les catastrophes naturelles en attendant l'élaboration par le Craag d'une carte sismique très précise". Le ministre de l'Habitat a précisé, par ailleurs, que les quatre grandes villes du pays (Alger, Oran, Constantine et Annaba) sont concernées par le projet de réhabilitation du vieux bâti. Le problème qui se pose avec acuité depuis des années reste "la gestion de notre parc immobilier", a-t-il ajouté. Le ministre ne manque pas de soulever l'absence d'entretien de ces bâtisses, et les exemples sont légion à travers le monde pour démontrer que "le vieux bâti est vulnérable lorsqu'il y a négligence". Sur un autre registre, Noureddine Moussa est revenu sur le programme du million de logements qu'il considère "en bonne voie". Il étaye son constat par des données chiffrées. 44% ont été réalisés jusqu'à mars dernier et un bilan est prévu à la fin de l'année en cours. Mais d'ores et déjà, il avance le taux de "54% du programme global qui sont déjà lancés dont 2% depuis le deuxième trimestre 2008". Pour lui, c'est une année charnière qui attend son secteur. Les prix qui ont flambé ces derniers mois sur le marché des matériaux de construction n'auront aucune incidence sur la réalisation du programme, a tenu encore une fois à rassurer Noureddine Moussa. Il affirme à ce propos, que "les dernières mesures prises par le gouvernement seront d'un grand apport pour faire avancer les choses". Enfin le ministre de l'Habitat a déclaré que le montant global de l'aide de l'Etat au logement s'élève à 20 milliards de dollars. Ce volume concerne toutes formules confondues. Ainsi, le Fonds national pour le logement a mobilisé "1 300 milliards de dinars pour le logement et 300 milliards pour l'amélioration urbaine". Concernant les logements inoccupés dont le nombre est estimé à près de 1,5 million d'unités après le dernier recensement de la population, Noureddine Moussa s'est dit satisfait car, selon lui, "il y a plus de logements que de ménages". Cela permettra, poursuit-il, de diminuer la tension sur le logement car il "y aura, à l'avenir, une amélioration dans l'offre".