Echéance n Le Parlement irakien votera mercredi prochain le projet d'accord de sécurité avec les Etats-Unis qui prévoit le retrait des forces américaines avant fin 2011. Le retrait des troupes américaines d'Irak d'ici fin 2011, conformément à l'accord négocié entre Bagdad et Washington, représente un immense défi logistique, qui pourrait tourner à la mission impossible si le président élu Barack Obama décidait d'accélérer le mouvement. Outre 150 000 soldats déployés sur place, des dizaines de milliers de pièces d'équipement devront être rapatriées en trois ans. Et les chefs militaires américains devront bientôt décider ce qu'ils comptent ramener ou laisser derrière eux, et à quel rythme. L'armée de terre possède en Irak près de 20 000 camions, Humvees, véhicules blindés résistants aux mines (MRAPs) et véhicules de combat Bradley et Stryker, ainsi que 470 hélicoptères. Sans compter les stocks de munitions, dépôts de nourriture et hôpitaux. "Dès qu'il faut déplacer un char de 70 tonnes, c'est dur. C'est encore plus difficile lorsqu'il s'agit d'en déplacer des centaines", souligne le général Anderson. "Mais nous avons fait des progrès, nous en avons les moyens." Le retrait des troupes américaines après la guerre du Golfe en 1991 avait pris près d'un an. Or, après plus de cinq ans de guerre en Irak, l'armée américaine se dit désormais capable de déployer une brigade de 3 500 hommes en Irak en un mois, tout en en retirant une autre quasi-simultanément. Les troupes quittent le pays par voie aérienne, tandis que les équipements sont envoyés par la route au Koweït, lavés et décontaminés en conformité avec les règles strictes de l'Agence américaine de protection de l'environnement, avant d'être embarqués à bord de porte-conteneurs. Alors qu'il fallait auparavant six mois pour renvoyer les équipements vers les dépôts de maintenance aux Etats-Unis, il en faut seulement deux aujourd'hui, assure l'armée. "Je pense que le retrait de toutes nos forces armées prendrait deux à trois ans", a prudemment jugé pour sa part le chef d'état-major américain, en prévenant que ce rythme dépendrait des "conditions de sécurité", susceptibles de se détériorer lors du départ des Américains. Selon un commandant américain en Irak, un retrait en moins de deux ans et demi est purement impossible. "Avec tout ce que l'on a apporté en Irak, il n'y a aucune chance que nous puissions tout ramener en 16 mois. Dans l'urgence, cela peut tourner au cauchemar logistique", a-t-il confié. Selon un expert en défense au Washington Institute, il y a toutefois de fortes chances pour que Barack Obama s'en tienne à l'échéance de 2011. "Naturellement, Obama va vouloir être en mesure de dire que le retrait est en cours, que les soldats rentrent à la maison, mais tout cela va être fait intelligemment, sans précipitation", prédit-il.