Résumé de la 14e partie n En constatant que Lynn venait d'être touchée, Jason appuie sur le bouton rouge d'urgence de la radio de sa sœur et les secours arrivent aussitôt... Quelques heures plus tard, quand ils m'ont enfin lâché, j'ai respiré un grand coup et j'ai repris mes esprits, puis j'ai décrété la fin de mes vacances et je me suis remis au travail. Un proverbe dit qu'il est dangereux d'en savoir un peu. Ce qui s'est avéré exact au cours des semaines suivantes quand je me suis mis en chasse. J'en savais un peu puisque je connaissais les visages des deux hommes, leur voiture et son numéro d'immatriculation, et après quelques jours passés à téléphoner, à rencontrer des gens dans des bars et des restaurants, à donner de l'argent dans des enveloppes de papier kraft et à rendre des services à droite et à gauche, je me suis trouvé en possession de deux noms et de deux adresses. Ainsi le peu que je savais s'est-il bel et bien révélé dangereux. Mais pas pour moi. Ma tâche enfin accomplie, j'ai dormi pendant vingt-quatre heures d'affilée, ou presque, puis j'ai pris ma voiture pour aller à Porter, pas très loin de là, rendre visite à ma sœur. Elle était dans un lit d'hôpital au troisième étage, et semblait aussi gaie qu'on peut l'être dans ces circonstances. L'une de ses jambes – la gauche, celle qui avait reçu une blessure superficielle – était bandée et suspendue à l'un de ces instruments de torture qu'on fait passer pour du matériel de soins. Elle a souri quand je suis entré dans la chambre et a fait une grimace en voulant changer de position. Elle portait une de ces affreuses chemises d'hôpital, et le Boston Globe du jour était étalé sur le couvre-lit. — Comment ça va ? ai-je demandé, en approchant une chaise. — Mieux, a-t-elle dit. Ma jambe est en train de guérir et mes côtes se ressoudent. Ce gilet pare-balles, c'est formidable, mais après j'ai eu l'impression qu'on m'avait cognée avec une batte de base-ball. — C'est vrai, mais pense à ce qui serait arrivé sans ça. Elle m'a tiré la langue. — Je préfère ne pas y penser. J'ai regardé la pièce autour de nous. Elle avait une chambre seule, je m'en étais occupé pour elle, et l'appui de la fenêtre disparaissait sous les cartes et les bouquets de fleurs. La télévision était branchée mais sans le son, et le soleil entrait à flots par la haute fenêtre. Clouée à ce lit avec ses pansements et son habit d'hôpital, elle était encore superbe. (à suivre...)