Résumé de la 4e partie n Impressionné par l'uniforme de policier de sa sœur, Jason l'écoute, avec intérêt, quand elle lui raconte comment se déroule une patrouille de police... Et la fois précédente... je ne savais plus très bien comment était habillée alors cette Lynn de douze ans, godiche et maigrelette, tout en coudes et en genoux. — Nous y voilà, a-t-elle dit en tendant la main vers le tableau de bord pour presser le bouton du gyrophare. — Qu'est-ce qu'il y a ? — Tu vois cette Trans-Am noire, là-devant ? Elle vient de franchir la double ligne jaune. Dans ce quartier de Porter les maisons anciennes divisées en appartements voisinaient avec de petits commerces installés aux angles des rues. La Trans-Am s'est rangée le long du trottoir et Lynn a pris sa radio pour dire, très vite et sans élever la voix : — Standard, P-Cinq, j'arrête un véhicule, angle Congress Street et Ahem Street. — Dix-quatre, P-Cinq, a crachoté la radio. Elle a donné un coup de volant pour s'arrêter sèchement, et j'ai dit : — Dépassement de la double ligne jaune ? — Il y a une raison. Je te la dirai après. Elle est sortie de la voiture et s'est dirigée vers la Trans-Am. Parvenue à la hauteur du coffre arrière, elle a touché la tôle noire et brillante et s'est immobilisée contre la portière du conducteur. J'ai alors remarqué qu'elle avait garé notre voiture à quelques pas du trottoir, de manière à se protéger en déviant légèrement le flot de la circulation. Et aussi qu'elle se tenait à côté de la portière, mais un peu en arrière pour obliger le conducteur à tourner la tête. Du bon travail. Visiblement, elle en connaissait un bout. Le conducteur a tendu son permis de conduire et sa carte grise et, après une courte discussion, elle lui a rendu ses papiers et est revenue s'asseoir dans la voiture. Elle a pris le micro. — P-Cinq. Tout va bien. La Trans-Am repartie, elle a démarré et nous avons repris notre patrouille. — Alors, ai-je demandé, pourquoi l'as-tu arrêté ? Elle a tapoté le volant., — Parce qu'il était là, et que j'avais besoin de faire quelque chose. — Quelque chose ? — Eh oui ! Dans les autres métiers, on peut toujours en prendre à son aise. Faire un petit somme à son bureau ou s'offrir une partie de solitaire sur l'ordinateur de la boîte, et rentrer chez soi à la fin de la journée. Mais ici, dans la rue, ça peut être mortel. Il faut attaquer sans attendre, histoire de lancer la machine. J'ai hoché la tête. — Donc un chevauchement de ligne jaune, même si ce n'est qu'une infraction mineure, t'aide à te mettre en train pour, ton boulot ? — C'est ça, grand frère. Elle a viré sec sur sa gauche pour s'engouffrer dans Monroe Street en accélérant, et j'ai eu envie de plaisanter à propos des limitations de vitesse qui s'appliquent à tout le monde sauf aux flics, puis je me suis ravisé. (à suivre...)