Décision n Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé, hier, dimanche, qu'il convoquerait, début 2009, des élections générales anticipées au cas où il n'y aurait pas d'accord de réconciliation avec les militants du Hamas. «Nous sommes prêts à poursuivre le dialogue (avec le Hamas), et nous n'épargnerons aucun effort pour que ce dialogue réussisse. Mais, si ce dialogue n'aboutissait pas, au début de l'année prochaine j'appellerais à des élections présidentielles et législatives», a affirmé M. Abbas devant le Conseil central de l'OLP (CCOLP). M. Abbas n'a pas précisé quels arguments juridiques il allait faire prévaloir pour organiser de nouvelles élections, aucune disposition de la loi fondamentale ne l'autorisant à dissoudre le Parlement. La législature actuelle, dominée par le Hamas, arrive à son terme en janvier 2010. Le Hamas a refusé l'éventualité de nouvelles élections. «Nous rejetons l'appel à des élections qui est illégal et inconstitutionnel», a affirmé un porte-parole du Hamas. Un dialogue de réconciliation entre le Fatah et le Hamas devait avoir lieu au Caire le 10 novembre dernier, mais il a été annulé après la décision du mouvement Hamas de le boycotter pour protester contre les «détentions politiques» de ses membres en Cisjordanie. Dans une motion destinée à renforcer la position de M. Abbas face au Hamas, le CCOLP l'a désigné, lors d'un vote en début de soirée, «Président de la Palestine». «J'annonce que le CCOLP a élu Mahmoud Abbas président de l'Etat de Palestine. Il exercera cette fonction à compter de ce jour 23 novembre 2008», a déclaré à la presse le président du CCOLP, Salim Al-Zaânoun. Il a affirmé que le vote avait été organisé à la suite d'une proposition présentée par 75 membres du CCOLP pour que M. Abbas, soit désigné à ce poste. «À l'issue d'un débat démocratique, cette proposition a été adoptée à la quasi-unanimité, un seul membre ayant voté contre», a ajouté M. Zaânoun. Le Hamas a contesté le nouveau titre de M. Abbas. «Le président de l'Etat est élu par le peuple et non par une instance dépourvue de toute légitimité comme le CCOLP», a affirmé un membre du Hamas. La date d'expiration du mandat de M. Abbas est au coeur d'une polémique entre le Fatah et le Hamas. La loi fondamentale, Constitution de l'Autorité palestinienne, invoquée par le Hamas, fixe à quatre ans le mandat du président de l'Autorité palestinienne. M. Abbas a été élu le 8 janvier 2005. Le Hamas a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne reconnaîtrait plus M. Abbas comme président de l'Autorité palestinienne après le 8 janvier 2009. La loi électorale, sur laquelle s'appuie le Fatah, stipule, elle, que les élections présidentielles et législatives doivent se tenir en même temps, ce qui reviendrait à proroger le mandat de M. Abbas d'un an, puisque le Parlement actuel, dominé par le Hamas, a été élu en janvier 2006 pour quatre ans. Le CCOLP est habilité à prendre des décisions politiques importantes. C'est cette instance qui avait entériné, en 1994, la création de l'Autorité palestinienne et il dispose du pouvoir de la dissoudre.