Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affiché son intention de convoquer début 2009 des élections présidentielle et législatives si le dialogue inter-palestinien ne réussit pas, mais l'éventualité de la tenue d'un tel scrutin a immédiatement été rejetée par le mouvement Hamas. L'annonce de ces élections a été faite dimanche par le président Abbas qui a fait part de sa détermination à poursuivre le dialogue avec le Hamas, lors de son allocution devant le Conseil central de l'OLP (CCOLP), une instance clef de l'Organisation de libération de la Palestine. "Nous n'épargnerons aucun effort afin que ce dialogue réussisse. Mais s'il ne réussit pas, au début de l'année prochaine, j'appellerai à des élections présidentielle et législatives", a dit Mahmoud Abbas lors d'une réunion du CCOLP à Ramallah en Cisjordanie. Au cours de cette réunion, M. Abbas a présenté un texte, basé sur une proposition égyptienne d'accord, qui doit servir de point de départ à un nouveau round de discussion avec le Hamas. Ce dernier avait pris le 15 juins 2007, le contrôle de la bande de Ghaza, un acte vivement dénoncé par le parti présidentiel le Fatah. Le président palestinien a appelé à un "nouveau dialogue sans condition" afin de réaliser "l'unité" des Palestiniens, dans le même document, qui prévoit aussi "la création d'un gouvernement provisoire accepté par toutes les factions et respectant le programme de l'OLP", et que "l'OLP restera ouverte au dialogue" avec le Hamas. L'éventualité de nouvelles élections a immédiatement été rejetée par le Hamas la jugeant d'"illégales et inconstitutionnelles" par la voix du porte-parole du mouvement à Ghaza, Fawzi Barhoum. La loi électorale, sur laquelle s'appuie le Fatah, stipule elle que les élections présidentielles et législatives doivent se tenir en même temps, ce qui reviendrait à proroger d'un an, le mandat du président Abbas, élu le 8 janvier 2005, puisque le Parlement actuel dominé par le Hamas avait été élu en janvier 2006 pour quatre ans.L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens, mais pas le Hamas, chapeaute l'Autorité palestinienne née des accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne de 1993. Le CCOLP est habilité à prendre des décisions politiques importantes. C'est cette instance qui avait entériné en 1994 la création de l'Autorité palestinienne et il dispose du pouvoir de la dissoudre. L'appel du président Abbas à des élections en cas d'échec de la poursuite du blocage dans les discussions avec le Hamas intervient après l'annulation d'un dialogue de réconciliation entre ce dernier et le Fatah qui devait se tenir au Caire (Egypte) le 10 novembre dernier. A l'origine de l'annulation de ce dialogue, la décision du mouvement Hamas de le boycotter pour protester contre les "détentions politiques" de ses membres en Cisjordanie. Par ailleurs, l'annonce d'élections générales probables par le président Abbas, a été suivie de la désignation de celui-ci "président de l'Etat de Palestine" lors d'un vote par le CCOLP. Selon le président du CCOLP, Salim Al-Zaanoun, ce vote avait été organisé à la suite d'une proposition, adoptée à la quasi-unanimité et présentée par 75 membres du CCOLP pour que le président soit désigné à ce poste. "L'Etat de Palestine" a été proclamé en 1988 par l'ancien président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, décédé en novembre 2004, mais n'a toujours pas vu le jour sur le terrain en raison de l'occupation israélienne. Yasser Arafat fut désigné en 1989 premier président de cet Etat par le CCOLP. Le poste était vacant depuis sa mort.