Dans la culture musulmane, le bleu peut être positif quand il se rapporte au ciel ou à la mer. Il connote l'élévation pour l'un et la profondeur pour l'autre. Se voir flotter en l'air signifie qu'on s'élèvera et qu'on atteindra des sommets, qu'il s'agisse du point de vue de la fortune, de la science ou du pouvoir. Un homme est allé retrouver un interprète et lui a fait part de son rêve. «je marchais, dit-il, quand je me suis senti enlevé et je me suis mis à flotter dans l'air. Au début, j'étais effrayé, puis je me suis rassuré. Je voyais les gens et les maisons de haut. J'ai vu également des gens m'acclamer et me suivre.» L'interprète lui répond. «Tu connaîtras une position élevée !» L'homme répond : «je suis riche, la fortune ne m'intéresse pas ! — alors, tu occuperas un poste élevé ! — je ne veux pas m'encombrer de charges que je pourrais, peut-être, mal faire ! — alors, tu seras célèbre par ta piété et par tes œuvres !» Mais d'une façon générale, le bleu, azraq, est une couleur défavorable, voire néfaste. Le pluriel de azraq «bleu», zaraqim désignait les serpents, bêtes fourbes et cruelles. il est l'indice de la maladie, de l'ensorcellement ou alors de la méchanceté. Les yeux bleus sont généralement appréciés, mais on leur reproche parfois leur froideur, voire leur caractère maléfique : les yeux des jeunes filles possédées, dit-on, prennent des nuances bleues ou deviennent bleus au moment de la crise. C'est pourquoi, autrefois, les mariées ne portaient pas de robe bleue, de peur justement d'être possédées.