Des chercheurs spécialisés dans l'étude du patrimoine culturel immatériel ont lancé un appel hier en marge du festival culturel arabo-africain de danses folkloriques qui se tient à Tizi-Ouzou, pour «l'institution d'un réseau arabo-africain pour la promotion des arts populaires (dont la danse) de ces pays». Intervenant dans une conférence intitulée «les festivals, des espaces pour la découverte, la promotion et la conservation du patrimoine immatériel arabo-africain», le conseiller technique auprès du ministère sénégalais de la culture, M. Yahia N'Doyé, a motivé l'opportunité de la mise en place de ce réseau par le souci de «préserver les spécificités culturelles des peuples des effets pervers d'une mondialisation rampante». Ce réseau, a-t-il dit, prendra la forme «d'une ONG culturelle, conforme aux orientations de l'Unesco liées à la sauvegarde de la multi-culturalité, et de la convention onusienne relative à la protection du patrimoine universel dans sa diversité culturelle». «Ce même principe de multiplicité est également défendu par la convention mondiale portant sur le recensement, la prise en charge et la promotion du patrimoine matériel et immatériel», a t-il précisé, signalant qu'une organisation non gouvernementale (ONG) est actuellement à pied d'œuvre en vue de la «relance des patrimoines populaires de 95 pays à travers le monde». Le chercheur algérien Othmane Tadjennant, spécialiste dans le patrimoine musical à l'Institut algérien de musique a, pour sa part, fait un bref historique sur la danse. Il a rappelé la corrélation existant entre la danse et la magie, les forces occultes et la sorcellerie dans les temps anciens, avant de souligner son développement par la suite pour revêtir un caractère plus artistique, notamment dans les danses guerrières des Touareg du sud algérien, et les danses Alaouie et Essara des hauts plateaux. Il a également cité les belles époques de la danse classique chez les civilisations hellénique, romaine et même pharaonique, avant de faire une digression sur les danses religieuses Soufies des Xe et XIe siècles, pour arriver enfin aux multiples facettes caractérisant la danse contemporaine.