Les divergences entre Hamas et Fatah persistent et la menace d'un remake des hostilités entre les islamistes et l'Autorité palestinienne n'est pas à écarter, suscitant de nouvelles inquiétudes chez les Palestiniens. Car la guerre inter-palestinienne ne sert qu'Israël qui poursuit inlassablement sa politique hégémonique dans les territoires occupés. Ces derniers jours, Hamas et Fatah se livrent à un remake des tragiques événements qui avaient suivi la prise de pouvoir des islamistes dans la bande de Gaza, en juin 2007. Profitant de l'émoi causé par la mort d'une fillette de 5 ans et de cinq de ses activistes dans l'explosion d'une voiture piégée, vendredi passé, Hamas a arrêté près de 200 militants du Fatah, faisant main basse sur une cinquantaine d'associations et d'institutions qui lui sont rattachées. Le Fatah a démenti toute implication dans l'attentat de vendredi, l'imputant au contraire à des dissensions internes à Ezzedine Al-Kassam, la branche militaire de son adversaire. Hamas, de son côté, a immédiatement accusé les autorités de Ramallah et notamment le Courant révolutionnaire, une faction proche de Mohamed Dahlan, l'ancien patron du contre-terrorisme à Gaza et bête noire des islamistes. Un conseiller du président Abbas a indiqué que Hamas n'avait pas l'intention d'accepter sa proposition de reprendre le dialogue lancé en Egypte à l'issue d'une rencontre dimanche entre Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas. Hamas accuse Abbas de mener une campagne de répression de ses militants en Cisjordanie, notamment à Naplouse dont les clefs ont été remises par Israël à l'Autorité palestinienne. Jusqu'à présent, tous les efforts intérieurs et régionaux pour l'unité des Palestiniens ont échoué en raison des attitudes divergentes de Hamas qui fait le lit des démarches divisionnistes américaines et israéliennes. Les affrontements inter-palestiniens n'ont fait qu'affaiblir leur position. L'objectif de Tel-Aviv n'est-il pas de pousser les Palestiniens vers la guerre civile pour ainsi empêcher leur unité et leur imposer son diktat. D. B.