L'ex-ministre Martine Aubry, architecte de la semaine de travail des 35 heures en France, a finalement été portée à la tête du Parti socialiste, à l'issue d'un duel sans merci avec sa rivale Ségolène Royal qui laisse la principale formation de l'opposition affaiblie et divisée. Après plusieurs jours de contentieux, Martine Aubry a été déclarée, hier, mardi, gagnante du vote des adhérents du parti, qui s'était tenu vendredi, par une commission de vérification du scrutin, puis par les instances dirigeantes du parti. Martine Aubry a immédiatement tendu la main à sa rivale. «Les conditions dans lesquelles le vote a eu lieu, de manière serrée, ne me donnent que des devoirs. Mon premier devoir, si elle accepte, est de rencontrer Ségolène», a déclaré Mme Aubry. «L'heure est à l'unité et au rassemblement», a, de son côté, déclaré Ségolène Royal, sans reconnaître explicitement la victoire de Martine Aubry. L'élection d'un chef était censée clore des mois de lutte d'influences et de manœuvres d'appareil pour le contrôle du parti. Elle a, au contraire, exacerbé les rivalités. Encore hier matin, le camp de Ségolène Royal avait lancé un ultimatum à la commission de vérification en l'enjoignant d'examiner toutes ses requêtes, menaçant de saisir la justice et même d'appeler à des manifestations. «Il n'y a pas un bloc contre un autre. Il n'y a pas, ici, deux partis socialistes. Il y a un seul parti qui veut vivre ensemble et qui veut respecter ensemble ses règles et ses militants», a affirmé, pour sa part, le Premier secrétaire sortant François Hollande.