Résumé de la 10e partie Les habitants de Plainfield durent endurer le flot de journalistes qui importunaient leur vie tranquille en les questionnant sur Gein. Personne ne l?aurait jamais soupçonné d?être un assassin et encore moins un nécrophile. Après que Gein eut passé 30 jours dans une institution psychiatrique, il fut déclaré mentalement irresponsable et il ne fut plus possible de le juger pour meurtre. Les habitants de Plainfield exprimèrent immédiatement leur colère, mais ils ne pouvaient pas y faire grand-chose. Gein fut envoyé à l?hôpital central de l?Etat de Waupun. Peu après, on déclara que sa ferme et certaines de ses possessions allaient être vendues aux enchères. Des milliers de curieux convergèrent vers la petite ville pour voir les objets qui seraient mis en vente, notamment sa voiture, des instruments de musique et des meubles. La société, responsable de la vente aux enchères, demandait 50 cents à toute personne désirant visiter la propriété d?Ed Gein. Les habitants de Plainfield étaient ulcérés. Selon eux, la maison de Gein devenait un musée du morbide et l?on demanda à ce que tout cela se termine. La société cessa de demander de l?argent pour les visites, mais les habitants n?en furent pas satisfaits. Le matin du 20 mars 1958, les pompiers se rendirent à la ferme d?Ed Gein, où un incendie s?était déclaré. Ils ne purent faire grand-chose et la maison fut rapidement réduite en cendres, sous les yeux de nombreux citoyens de Plainfield. La police comprit que l?incendie était criminel car la ferme n?avait même pas l?électricité. Une enquête fut menée mais les policiers ne trouvèrent aucun suspect? Bien que l?incendie ait détruit la plupart des affaires de Gein, de nombreux objets avaient pu être sauvés. L?équipement rouillé de la ferme fut vendu à des ferrailleurs. Le pick-up Ford de Gein, qu?il avait utilisé pour transporter les corps de ses deux victimes, fut âprement disputé et partit à 760 dollars (une belle somme pour l?époque). L?homme qui l?avait acheté, un promoteur de spectacle forain nommé Bunny Gibbons, l?exposa à partir de juillet 1958 à la foire exposition de Seymour, dans l?Illinois, où des milliers de personnes payèrent pour voir la voiture de «la goule de Plainfield», jusqu'à ce que les autorités locales l'interdisent. Dix ans plus tard, en 1968, la justice décida finalement que Gein était sain d?esprit et pouvait être jugé. Son procès pour le meurtre de Bernice Worden commença le 7 novembre 1968. Des techniciens de laboratoire, ainsi que le shérif et ses adjoints témoignèrent contre Ed Gein. Les preuves étaient nombreuses et il ne fallut qu?une semaine pour boucler le procès et obtenir un verdict. Gein fut déclaré coupable de meurtre avec préméditation. Et pourtant, comme il avait été déclaré aliéné au moment du meurtre, il fut ensuite déclaré non coupable car mentalement irresponsable, puis acquitté ! Peu après le procès, il fut renvoyé à l?hôpital central d?Etat. Les familles de Bernice Worden, Mary Hogan et celles des personnes dont les tombes avaient été profanées furent déçues et meurtries. En 1978, Gein fut envoyé au service de gériatrie du Mendota Mental Health Institute, où il passa des jours heureux jusqu?à la fin de sa vie. Les médecins le décrivirent comme un patient modèle qui s?entendait plutôt bien avec les autres malades, bien qu?il soit assez solitaire. Il mangeait bien et lisait beaucoup. Il aimait discuter avec les psychiatres et accomplissait avec ardeur les travaux qui lui étaient assignés. Il était aimable et même docile, l?un des rares patients qui ne requérait pas de médicaments pour rester calme. Excepté sa manière déconcertante de fixer les infirmières ou les autres femmes qui passaient devant lui, il était même difficile de dire qu?il était «fou». Le 26 juillet 1984, à 78 ans, Gein mourut à la suite d'une insuffisance respiratoire. Il fut enterré au cimetière de Plainfield, à côté de sa mère.