Résumé de la 13e partie La vie de Gein était dominée par la discipline rigide et le fanatisme religieux de sa mère froide et sans amour. La mère de Gein méprisait les hommes et brandissait l'exemple de son mari pour démontrer leur médiocrité. L?esprit impressionnable de l'enfant en déduisait que cette haine et ce mépris s'appliquaient aussi à lui. Quoi qu'il fasse, le petit Edward ne parvenait jamais à satisfaire sa mère ou à gagner son amour. L'esprit de l'enfant se créa donc une nouvelle personnalité, lui permettant d'adopter une position et un rôle dans cette situation : «Edward n°2» ne pouvait pas être aimé de sa mère ni d'aucune autre femme, parce qu'il en était indigne. Son rôle était d'adorer celle qui tolérait son indignité, sa mère. Mais qu'advenait-il d'«Edward n°1», personnalité première et saine de l'enfant dont le seul crime était de rechercher un amour qui lui était refusé ? Elle commença à bouillonner dans le subconscient de Gein, nourrissant la colère qu'il ressentait envers la personne qui l'avait réprimé. «Edward n°1» haïssait sa mère. Les années passant, Gein s'isolait de plus en plus du monde extérieur. L'adoration aveugle et le complexe d'infériorité engendrés par la personnalité n°2 se renforçaient à chaque réprimande d'Augusta. En même temps, la frustration ressentie par la personnalité n°1 continuait à bouillonner dans l'esprit de Gein. Il voulait aimer les femmes, mais c'étaient elles qui, à travers sa mère, l'en empêchaient. Après la mort d'Augusta Gein, l'esprit de son fils se trouva vraisemblablement projeté dans un nouveau tourbillon. Sa mère disparue, qui restait-il pour le tolérer ? En même temps, la personnalité n°1, sentant le moment venu de se libérer, s'éveilla dans le subconscient de Gein. Les voies normales par lesquelles l'amour s'exprime étant encore bloquées chez Gein, celui-ci commença par aller chercher un réconfort dans le cimetière. A ce stade, la personnalité n°2 contrôlait encore en grande partie les choses. Gein recherchait donc les corps des femmes qui ressemblaient à sa mère. Une sexualité normale étant hors de question, Gein eut recours à des pratiques fétichistes et nécrophiles comme exutoires au désir physique qu'il ressentait. Malheureusement, la vision de femmes vivantes, en l'occurrence Mary Hogan et Bernice Worden, commença aussi à éveiller le désir en lui et, ce faisant, la personnalité n°1 commença à prendre le contrôle. Plus il approchait de Mary Hogan et de Bernice Worden, plus il se sentait en colère. Ces femmes étaient malfaisantes, se disait-il, parce qu'une partie de lui cherchait à les aimer alors que l'autre ne pouvait s'y résoudre. La vérité, bien entendu, ne pourra jamais être exactement établie. Mais selon toute vraisemblance, lorsque Edward Gein assassina Mary Hogan et Bernice Worden, c'était, en fait, sa mère qu'il voulait tuer.