Les enfants courent le long des égouts qui débordent et sautent par-dessus des montagnes de déchets, accumulés à quelques pas de la clinique de Budiriro, dans la banlieue de Harare, convertie depuis quelques semaines à la lutte contre le choléra. Devant l'établissement, une centaine de malades attendent patiemment leur tour, tout en sachant que le manque de médicaments et de matériel empêchera de les soigner correctement. Présage funeste, un véhicule des pompes funèbres est garé à l'extérieur de la clinique. Le quartier de Budiriro est l'épicentre d'une épidémie de choléra dans le pays qui a déjà contaminé près de 9 000 personnes et fait 366 morts entre la mi-août et le 25 novembre. Le choléra, qui prolifère dans l'eau souillée par les excréments humains, provoque des diarrhées et des vomissements pouvant conduire à la mort par déshydratation, mais peut facilement se soigner s'il est traité à temps. Se laver les mains, nettoyer la nourriture et boire de l'eau potable limitent la propagation de la maladie mais, dans la majeure partie du Zimbabwe, il est difficile de suivre ces précautions de base.