Fe ministre zimbabwéen de la Santé, David Parirenyatwa, a demandé aux habitants, bien que cela fasse partie des traditions, «de ne plus se serrer les mains», a rapporté, ce lundi matin, le journal d'Etat, The Herald. Cet appel est intervenu à la suite d'une crise tendue de manque en eau potable que vit la capitale, Hararé, depuis dimanche dernier. Une épidémie de choléra y sévit également en raison, selon le journal, du manque de produits chimiques pour assurer le traitement de l'eau potable. L'Autorité nationale zimbabwéenne (Zinwa), en charge de la distribution de l'eau, manque de sulfate d'aluminium, fourni par l'Afrique du Sud voisine, pour clarifier l'eau. Dans les rues de Harare, la plupart des habitants transportent des jerrycans à la recherche d'eau, d'autres creusent des puits et certains services de l'Etat ont fermé leurs portes. Dans la ville dortoir de Chitungwiza (30 km de Harare), les habitants n'ont également plus accès à l'eau. L'épidémie de choléra s'inscrit dans le cadre d'un marasme économique sans précédent. Au Zimbabwe, l'hyperinflation dépasse aujourd'hui l'entendement à plus de 231 millions pour cent en juillet, le chômage dépasse les 80% et près de la moitié de la population aura besoin d'une assistance alimentaire en janvier, selon l'ONU. Le choléra, qui prolifère dans l'eau salie par les excréments humains, peut facilement se soigner s'il est traité à temps. La maladie occasionne diarrhées et vomissements qui peuvent être mortels. Elle peut être évitée en se lavant les mains, en nettoyant la nourriture et en éloignant l'eau potable des égouts. Mais les réseaux d'eau, d'assainissement et de santé du pays n'ont pas été épargnés par l'effondrement de l'économie depuis huit ans.