Protestation n Les étudiants en sciences de l'ingénieur (ancien système) de l'université Badji-Mokhtar ont entamé, hier, samedi, une grève pour protester contre la substitution de la dénomination «ingénieur» à celle d'«ingénieur d'Etat». Au sujet de ce mouvement de grève, le recteur de l'université, Mohamed Tayeb Laskri, a estimé que les réclamations des étudiants «ne sont pas fondées», notamment après les explications qui leur ont été fournies, à savoir que «la dénomination du diplôme n'a pas subi de changement pour les étudiants restés sous le régime de l'ancien système». «La porte du dialogue et de la communication directs reste ouverte entre l'administration de l'université et les étudiants grévistes», a indiqué M. Laskri, ajoutant qu'une correspondance émanant du cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur insiste sur le maintien de la dénomination «ingénieur d'Etat» pour toutes les promotions issues de l'ancien système. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, avait rassuré les étudiants la semaine dernière à l'université de Biskra, en soulignant qu'il n'y avait pas de problème de dénomination entre «ingénieur» et «ingénieur d'Etat». Au cours des travaux d'une conférence internationale sur «L'emploi et l'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur», le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a également déclaré qu'il n'y avait pas d'inconvénient à inscrire la mention «ingénieur d'Etat» sur le parchemin de l'impétrant. Les grévistes de l'université de Annaba ont cependant décidé de poursuivre leur mouvement en vue d'obtenir une «assurance officielle quant à l'annulation de tout projet de changement de dénomination du diplôme pouvant influer négativement sur leur avenir professionnel». Les étudiants ne comptent cependant pas suspendre leur action de protestation jusqu'à ce que le premier responsable du secteur s'engage officiellement à prendre en charge leur doléance en envoyant des directives aux responsables des universités afin de mettre en corrélation la valeur réelle de leur diplôme et ce qu'il peut leur ouvrir comme perspectives dans le milieu professionnel. «Ce n'est pas le mot qui nous dérange, mais plutôt cette anarchie entre ingénieur et ingénieur d'Etat. Nous voulons avoir un diplôme comme l'ensemble des étudiants des autres universités du pays pour qu'il n'y ait aucune difficulté d'ordre professionnel à l'avenir», ont-ils affirmé à l'unanimité. L'université Badji-Mokhtar de Annaba a été parmi les premières à appliquer le système Licence-Mastère-Doctorat (LMD) et compte encore deux promotions de 440 étudiants préparant le diplôme d'Etat en sciences de l'ingénieur.