Assises n En marge de la Semaine de l'énergie en Algérie (SEA 4) qu'a abritée l'hôtel Hilton d'Alger du 15 au 19 novembre, un atelier a été consacré au thème du financement des projets d'investissements. La problématique de l'accès des investisseurs, notamment étrangers, aux sources de financement, a été au centre de l'intervention de deux éminences en matière de finances. Il s'agit de Abdelatif Benachenhou, ancien ministre et conseiller du président de la République et Hachemi Siagh, expert international en finances. Prenant la parole en premier, M. Benachenhou a soutenu qu'il est nécessaire, voire vital de «continuer à renforcer l'attractivité économique et financière de notre pays parce que nous en avons besoin, nous en avions déjà besoin par le passé et nous en aurons encore besoin à l'avenir car nous allons avoir, au moins à court terme – c'est-à-dire dans 3 ou 4 ans – une période de vaches maigres». Pour sa part, M. Siagh a fait le lien entre cette problématique du financement et la crise financière mondiale. Il a affirmé que le système financier algérien n'est pas lié au système financier mondial. En d'autres termes, «le secteur bancaire chez nous n'est pas un acteur sur les marchés, les investisseurs n'achètent pas des actifs algériens au niveau de la Bourse», précise-t-il. «Notre pays vend du pétrole et d'autres matières premières. Nous avons également des acteurs étrangers (des investisseurs) qui ont des actifs ici, et en cas de crise, en général quand les investisseurs ont le feu chez eux, ils vont consolider leur production chez eux», a-t-il expliqué. Raison pour laquelle «nous avons vu, à travers le monde, un bon nombre d'entreprises se défaire d'actifs dans différentes Bourses à l'instar de la Bourse de Moscou qui a perdu 25 milliards d'euros durant ces trois derniers mois». Les investisseurs, qui se délestent de leurs autres actifs, préfèrent aller «éteindre le feu» chez eux d'où l'augmentation de la valeur du dollar. Par conséquent, avec la récession qui s'installe dans le monde, le conférencier se demande si des investisseurs qui viennent en Algérie et qui veulent construire des infrastructures dans le domaine de la pétrochimie ou autres, «vont facilement lever des capitaux, sachant que les banques, ici, ne se prêtent plus entre elles et si elles le font la période ne dépasse pas une semaine en raison de la perte de confiance entre toutes ces institutions financières». Dans ces cas de figure, il y a lieu de s'interroger si ces investisseurs vont faire des arbitrages afin de consolider leur production chez eux et s'ils amèneront l'équité nécessaire. «Ce sont là des questions importantes auxquelles il faudra réfléchir», a-t-il conclu.